Nadia Abdelsadek a investi le monde de la poésie par amour et par nécessité vitale pour dénoncer ce qui la tourmente. Dans le recueil de poèmes Réflexions spirituelles et sentimentales édité à l'Enag, l'auteure se livre sans fard. Sa poésie ne transcende pas la réalité, bien au contraire, elle évoque avec beaucoup de détails la vie dans son ampleur avec ses peines, sa détresse mais aussi ses espérances et ses joies. Comme disait René Char «lucidité ma blessure», Nadia Abdelsadek est réaliste et lucide, ce qui transparaît dans ses poèmes. Porteuse de clairvoyance et de perspicacité, sa poésie n'enjolive pas la vie, mais la raconte dans toute sa simplicité et sa fatalité. Fataliste à l'image de Diderot, la poétesse s'embarque dans les méandres de cette dure vie sinueuse. Sa poésie a des bleus à l'âme. Pleine de désarrois, elle interpelle tout un chacun. Dans son temple, avec pour seule compagne sa muse, elle projette ses élans poétiques avec vigueur et force dans ses odes. Il y a du rythme dans cette création romanesque qui plaide pour un avenir meilleur et des lendemains enchanteurs. Chaque thème s'ouvre sur des états d'âme, des constats, des certitudes et des désillusions. Une mise à nu de cette vie. La poésie de Nadia appréhende différentes thématiques se référant aux choses de la vie, aux valeurs morales et à des réflexions spirituelles. Dans les dix-sept chapitres du livre, elle aborde des sujets comme l'anatomie, les animaux, les cataclysmes naturels, l'aspiration et les rêves, les distractions, les festivités, l'éducation, la famille et la nostalgie. Les derniers chapitres sont consacrés à des odes intitulées poèmes noirs, poèmes porteurs d'espoir, et poèmes sociaux qui relatent la vie, la mort, la fuite du temps, et les maux sociaux comme les beuveries. La poétesse déploie un texte entre l'analyse et la réflexion. Dommage que certains soient un peu moralisateurs. Ses odes sortent des sentiers battus. On se trouve plongé dans la douleur et la détresse humaine avec une voie d'espoir. Nadia Abdelsadek professeur de lettres françaises à la retraite s'investit dans l'écriture, notamment de poésie et de contes pour enfants. Il faut noter que la poésie, parent pauvre de la littérature, n'a pas de lectorat potentiel en Algérie, mais bon nombre de poètes continuent contre vents et marées à utiliser ce registre littéraire pour exprimer leurs sentiments, émotions et impressions.