Le 3e Forum économique algéro-français, tenu hier à Alger, a servi de tribune pour souligner la nécessité d'aller de l'avant et d'amorcer un «partenariat d'excellence» entre les deux pays. Abdelmalek Sellal et Manuel Valls ont voulu, conjointement, convaincre que tout va bien entre les deux pays malgré la dernière «tension» qui a caractérisé les relations bilatérales. Les hauts responsables des deux pays ont tenu à apaiser, hier, ce climat de tension. Sellal a noté, d'ailleurs, dans son intervention que «le 3e forum économique reflète, à la fois, l'importance et l'évolution des relations bilatérales, surtout dans le domaine économique qui progresse d'année en année». De son côté, Manuel Valls a mis en exergue «la volonté de rapprochement» entre l'Algérie et la France qui ont «des destins intimement liés». L'axe Algérie-France est «stratégique», a-t-il relevé, ajoutant que «l'amitié entre les deux pays est indiscutable». Face à un parterre d'opérateurs économiques, Sellal a évoqué l'engagement, depuis deux ans, «d'un processus de mutations économiques profondes basées sur les potentialités en faveur de la croissance économique en Algérie». L'Algérie est marquée par «une stabilité politique et macroéconomique durables», en sus des autres atouts que recèle le pays comme «le dynamisme du marché, la qualification des ressources humaines et les potentialités énergétiques». A l'adresse des entreprises françaises, il a avancé que «le modèle entrepreneurial français répond aux besoins de l'économie nationale» qui veut bâtir des projets rentables au profit des deux partenaires qui doivent saisir l'opportunité «d'aller ensemble sur les marchés des pays de l'Afrique». «Méfiance et défaillance» Les investisseurs des deux pays sont invités à s'engager davantage en vue de lancer des partenariats mutuellement bénéfiques. Sellal a annoncé l'engagement de négociations avec l'entreprise française Air Liquide et avec Total pour lancer un grand projet dans l'industrie pétrochimique avec Sonatrach. «Eloignez-vous de la culture de la méfiance et de la défaillance», a-t-il suggéré. Selon Manuel Valls, «le contexte n'est pas facile mais nous sommes là pour réussir ensemble». En termes de coopération économique, il a indiqué que 500 entreprises françaises opèrent en Algérie, 2e partenaire commercial en Afrique. Ceci dit, plusieurs accords ont été conclus hier mais, le plus attendu, celui du lancement du projet d'implantation en Algérie de l'usine Peugeot-Citroën PSA, a été finalement reporté. Le ministre de l'industrie, Abdessalem Bouchouareb a expliqué que «ce projet sera finalisé prochainement». Ainsi, un protocole d'accord portant création d'une joint-venture a été signé entre la filiale d'Asmidal (Manal) et le groupe français Roullier pour la production d'engrais phosphatés et d'aliments de bétail, un accord entre la société Lesieur du groupe Avril et le groupe algérien Djadi pour la construction d'une usine destinée à la production industrielle, le conditionnement et la commercialisation en Algérie et à l'international de condiments. Lors du forum, il a été procédé à la conclusion du nouveau pacte d'actionnaires relatif à l'extension de l'activité de Cital (joint-venture entre le groupe Alstom et le groupe SNVI (Ferrovial), la SNTF et l'EPE Ema à l'ingénierie, la fabrication et la maintenance d'autorails. Les signataires de ce pacte sont Ema, SNVI, SNTF, Alstom France, Alstom Algérie et Cital. Participants au forum, des chefs d'entreprise française ont apporté des témoignages pour marquer l'évolution positive du climat des affaires en Algérie. «Le cadre juridique est plus clair», a souligné un opérateur français qui a salué la levée des blocages administratifs.