«L'affaire Khelil», s'est, comme il fallait s'y attendre, invitée hier à l'APN à l'occasion de la plénière consacrée à l'examen et aux débats du code pénal. Les députés de l'opposition, qui s'étaient déjà interrogés sur le retour «triomphal» de l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, n'ont pas raté l'occasion pour évoquer une «justice» qu'ils considèrent partiale et «aux ordres». Le député de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) s'est d'abord interrogé sur le rôle de la justice qui n'est même pas actionnée pour juger des responsables corrompus avant de poursuivre ironique sur le retour de Khelil, «réhabilité» aux yeux de l'opposition : «Nous aurions souhaité que Khelil soit innocenté par la justice et non par d'autres parties», a-t-il ironisé, alors que le député du FJD parle carrément de «taquiner» la justice qui a «lancé un mandat d'arrêt contre Khelil, alors que le tapis rouge lui est déroulé à son retour au pays 3 ans après, tandis que le procureur qui a lancé le mandat est mis à la retraite». Le député indépendant, Zegad Lahbib, estime, quant à lui, que ceux qui défendent l'ex-ministre de l'Energie détiendraient les preuves de son implications dans l'affaire Sonatrach. Cette levée de boucliers n'a pas laissé de marbre le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, qui a dû intervenir à maintes reprises pour rappeler aux députés que le sujet du jour est le code pénal. Le député du PT, Djeloul Djoudi, rappellera, quant à lui, que son parti avait déjà saisi le ministre par le biais d'une question orale et dont la réponse semble n'avoir pas convaincu le PT puisque le ministre avait alors affirmé que la question est entre les mains de la justice. Interviendra alors Louh pour «assumer» sa réponse, rapportée d'ailleurs par la presse. Lors de son exposé du projet de loi complétant l'ordonnance n°156-66 portant code pénal, Tayeb Louh expliquera que le texte a pour objectif de lutter contre le phénomène du recrutement de combattants au profit d'organisations terroristes, estimant que «l'Algérie n'est pas à l'abri». L'Algérie «n'est pas à l'abri du phénomène du recrutement de combattants et de les pousser à se joindre à des groupes terroristes. C'est ce qui s'est réellement passé dans les années 1990, où beaucoup d'Algériens sont allés en Afghanistan», a-t-il reconnu. Le phénomène du recrutement ne fait que confirmer le caractère et la dimension transnationale du terrorisme, selon Belaïz, qui rappelle que l'Algérie a de tout temps attiré l'attention sur le fait que le terrorisme n'est pas un phénomène circonstanciel ou régional, mais une menace mondiale.