Les réactions n'ont pas manqué d'affluer suite aux déclarations prononcées par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, à l'encontre des enseignants contractuels. Ces propos ont irrité les concernés et ont fait bouger leurs collègues qui ont manifesté contre l'attitude de la ministre qui était catégorique et ferme. Elle a réaffirmé l'impossibilité d'une intégration directe des concernés et soutenu que la majorité d'entre eux a été recrutée «par voie de piston et de connaissance». Pour le porte-parole des protestataires qui continuent leur mouvement, pour la troisième semaine, ces déclarations ne font qu'accentuer leur détermination à aller jusqu'au bout de leur action. «Nous n'allons pas baisser les bras et nous allons poursuivre notre mouvement. C'est ainsi qu'a répliqué Bachir Saïdi, joint hier par nos soins. Ceci, avant de se féliciter du soutien apporté par leurs collègues dans plusieurs wilayas qui se sont rassemblés, hier, devant les différentes directions de l'éducation pour exprimer leur solidarité indéfectible avec leur cause. «Il y a même des étudiants de l'université de Boumerdès qui se sont déplacés pour nous soutenir», fait-il savoir. Il a toutefois jugé humiliant «le fait d'envoyer des psychologues pour la prise en charge des contestataires. «Nous ne sommes pas des fous, nous exerçons un droit à la protestation conféré par la loi», rappelle Saïdi. Même son de cloche chez Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) pour qui les déclarations de la ministre reflètent bel et bien son échec quant au dénouement de cette crise. «De cette manière, la ministre déclare officiellement son échec et la solution maintenant est entre les mains du président de la République et du Premier ministre», critique le responsable syndical, accompagnant le mouvement des contractuels. Idir Achour reproche à la ministre le fait qu'elle ait adopté une démarche qui divise au lieu d'unir. «Leur intention est de discréditer le mouvement», reproche-t-il. Cette impasse qui perdure tourne à la démonstration de force, estime notre interlocuteur qui met en garde contre les répercussions de cette situation sur le troisième trimestre qui risque d'être en péril. Il confirmera par ailleurs le maintien de la grève commune avec le Cnapeste, prévue pour aujourd'hui dans tous les établissements scolaires pour porter la responsabilité de cet agissement aux pouvoirs publics qui sont à l'origine du pourrissement de la situation, estime-t-on. El Ghazi appuie la ministre Se prononçant sur la question de la revendication principale des contractuels, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi a, de son côté, mis l'accent sur la nécessité de passer par un concours en respectant la réglementation en vigueur. «La participation au concours pour bénéficier d'une intégration concerne toutes les catégories, une mesure appliquée dans tous le secteur», a précisé, hier, le ministre en marge d'une conférence nationale destinée aux directeurs locaux des Caisses nationales des retraites (CNR). El Ghazi, qui soutient la position de la ministre de l'Education dans sa façon de gérer ce dossier, a estimé que cette dernière «a traité la question avec sagesse en optant pour la voie du dialogue».