La filière des mathématiques n'a pas la place qu'il lui sied en Algérie, au point où les élèves sont de plus en plus réticents à choisir cette discipline dans les secteurs éducatif et universitaire. Tel est le constat dressé, hier, par le ministère de l'Education nationale et le ministère de l'Enseignement supérieur. En effet, les premiers responsables de ces départements, Nouria Benghebrit et Tahar Hadjar ont fait savoir que seuls 3,58% des élèves s'inscrivent dans la filière des mathématiques, malgré l'ouverture de toutes les spécialités universitaires, au nombre de 145, aux bacheliers en mathématiques. Dans ce sens, l'organisation conjointe de «la rencontre nationale sur la didactique des mathématiques dans les deux systèmes éducatif et universitaire : état des lieux et perspectives de redéploiement», s'inscrit dans un souci de trouver les causes et, partant, les remèdes à ce problème. «Ce séminaire vient suite au constat fait de la faiblesse de la fréquentation de cette discipline au niveau de l'éducation nationale», a expliqué Mme Benghebrit, ajoutant qu'«il était nécessaire d'assurer une continuité avec le ministère de l'Enseignement supérieur, car le souci majeur est de former des spécialistes en mathématiques, en mathématique informatique et même en modélisation». Mettant en exergue l'effort du MESRS en innovant avec la création de l'Ecole supérieure des mathématiques, qui assurera la continuité dans le cursus et l'approfondissement des connaissances, elle a souligné «la nécessité d'améliorer les méthodes pédagogiques pour que cette filière ne soit pas touchée par la mémorisation et l'apprentissage». Pour sa part, Hadjar a mis l'accent sur «l'impératif de l'amélioration de la qualité et pour cela ce séminaire va tenter d'apporter des réponses à la problématique de la réticence», a-t-il dit, précisant qu'il s'agissait peut-être d'un problème de programmes ou encore de méthodes. Il a évoqué le recours aux «méthodes de formations innovantes afin d'améliorer les performances et encourager les étudiants de s'y inscrire en grand nombre». «Il est nécessaire d'accompagner cela par la mise en place d'une nouvelle politique dans le domaine de l'orientation pour encourager les études en mathématiques», a plaidé Hadjar, précisant que «la réalisation de cet objectif stratégique requiert la mise en place d'une formation adéquate aux formateurs qui leur permettra de s'acquitter convenablement de leurs missions». Le ministre a exprimé «sa disponibilité à interagir avec le secteur de l'Education nationale pour examiner la possibilité d'améliorer le rendement et atteindre les objectifs tracés, notamment en matière de l'actualisation des méthodes d'enseignement des mathématiques et le développement du partenariat entre les deux secteurs». La rencontre nationale sur la didactique des mathématiques est articulée autour de quatre axes majeurs animés par des experts nationaux et étrangers, à savoir «didactique des mathématiques», «outils et supports didactiques en mathématiques», «mathématiques et enjeux sociétaux», «formation des formateurs» et «recherche-action».