Le nouveau président du Comité olympique algérien n'est pas un inconnu dans le milieu sportif, vu qu'il y milite depuis près de 25 ans. Agé de 54 ans, père de 5 enfants, fils de chahid et membre de l'Organisation nationale des enfants de chouhada, Mohamed Belhadj est un ancien cadre du secteur des sports puisqu'il a été directeur des sports puis directeur de l'orientation sportive et du développement au ministère de la Jeunesse et des Sports. Il a, également, été secrétaire général du Conseil supérieur de la jeunesse puis conseiller du ministre de l'Education nationale, le dernier poste qu'il a occupé avant son départ à la retraite. Dans le domaine du militantisme sportif, il a été président de la Fédération algérienne des sports scolaires et est actuellement vice-président de la Fédération internationale des sports scolaires, président de la Confédération africaine des sports scolaires, membre de l'Union arabe des sports scolaires, vice-président de la Fédération algérienne de handball et secrétaire général de cette même fédération. Il était, depuis 2001, membre du comité exécutif du Comité olympique algérien dont il était le trésorier général lors du dernier mandat. Il a été l'un des rares présidents de fédérations sportives en exercice (les deux autres étaient Mustapha Berraf et Mohamed Raouraoua) à critiquer le décret exécutif 05-405 relatif aux fédérations sportives. Cette espèce de révolte de quelqu'un qui n'hésite pas à dire les choses en face, a précipité sa mise à la retraite. Il a bien voulu s'entretenir avec nous juste après son élection. Vous étiez l'unique candidat à ce poste de président. Votre élection n'a pas posé de problème... Très certainement, mais je vous renvoie à toutes les péripéties vécues ces derniers temps par le COA. Il s'agissait d'un navire qui tanguait, vu la furie des flots mais grâce à Dieu, avec l'aide de tous, nous avons pu le mener à bon port. Je vous ferai remarquer que tout ce que le COA a entrepris, depuis la démission de M. Berraf, à qui je rends un vibrant hommage pour ce qu'il a accompli durant ces dernières années à la tête du COA, il l'a été dans un cadre réglementaire. Je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui pourra contester ce fait. J'en tiens pour preuve le CIO et les lettres qu'il envoyait dans lesquelles il reconnaissait que jamais les statuts du COA et la charte olympique n'ont été bafoués. Prenez-vous cette élection comme une victoire contre le sort ? Absolument pas. Si je me suis présenté à cette élection, ce n'est pas par esprit de revanche. J'ai été sollicité par plusieurs de mes amis qui m'ont incité à me présenter. Le mouvement olympique traversait une très mauvaise passe depuis la démission de M. Berraf. J'ai estimé qu'il était de mon devoir de répondre favorablement aux sollicitations de mes amis et d'essayer avec l'aide de tous de remettre ce comité sur les rails. Le fait que de nombreuses fédérations n'ont pas participé à ce scrutin ne vous gêne-t-il pas ? Pourquoi cela me gênerait-il ? Ma légitimité je la tiens de l'assemblée générale qui est souveraine dans ses choix. Je ne suis pas de ceux qui s'enferment sur eux. Je reste ouvert à toutes les propositions. Mon objectif sera de ramener la sérénité au sein de la famille olympique. A cette famille-là, mon bureau sera constamment ouvert et le siège du COA sera sa maison. Je ne vous cache pas que j'envisage la tenue d'une autre assemblée générale ordinaire, celle où je pourrai conforter ma légitimité. Justement, il reste à pourvoir quatre postes au titre des fédérations olympiques. Quand cela se fera-t-il ? Il est trop tôt pour vous répondre. Mais tout sera fait conformément aux statuts du COA. Une autre AG pourrait se tenir prochainement pour terminer l'opération de vote. Grâce à cette AG élective, le COA a échappé à une suspension par le CIO, et les Algériens pourront participer aux prochains Jeux méditerranéens de Pescara. Pensez-vous que nos athlètes n'ont pas été perturbés par toutes ces histoires liées au COA ? Je ne le sais pas, et je souhaite que non. Vous savez, la préparation des athlètes et l'organisation du déplacement de la délégation algérienne à Pescara ont échappé au COA. C'est le ministère de la Jeunesse et des Sports qui s'en est chargé en collaboration avec les fédérations sportives. Si pronostic il y a, c'est à eux qu'il faudra le demander. Ce que je retiens, c'est que la sagesse l'a emporté et que toute menace sur notre sport est désormais éloignée. Il faut que nos athlètes songent à donner le meilleur d'eux-mêmes pour une très bonne représentativité lors de ces jeux. Quelles seront vos relations avec le MJS ? Mon souhait le plus ardent est que les deux institutions, MJS et COA, œuvrent ensemble pour le seul intérêt du sport algérien et de ses athlètes. Je suis quelqu'un de très ouvert qui désire entretenir le débat sur le partenariat entre les deux institutions. Le COA est une association qui restera à la disposition du MJS quand celui-ci en fera la demande dans le cadre d'une parfaite entente. Il est indispensable pour le sport algérien que ces deux institutions travaillent ensemble.