L'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou ne semble pas rester de marbre devant la situation désastreuse, voire délétère dans laquelle se débat l'université Mouloud-Mammeri (UMMTO). En effet, l'exécutif de l'APW qui s'est réuni à la fin de la semaine dernière au siège de l'institution, a «décidé de programmer une session extraordinaire pour examiner la situation préoccupante de l'université», indique l'Assemblée qui estime qu' «actuellement cette institution se trouve dans un climat d'instabilité chronique. Ceci suite aux multiples mouvements de grèves déclenchés par les différents acteurs de la communauté universitaires», tout en précisant que la situation de l'UMMTO est «préoccupante», d'où sa décision de faire de son mieux pour tirer la sonnette d'alarme et alerter toutes les parties concernées à trouver des solutions et mettre fin à ce climat conflictuel qui pénalise en premier lieu les étudiants». Il s'agira aussi de «mettre à profit cette occasion pour interpeller les pouvoirs publics à prendre en charge les doléances de la communauté universitaire». L'insatiabilité chronique qui caractérise cette institution s'est déjà traduite par la démission, il y a quelques jours, du recteur, M. Saïd Ouardane, moins de sept mois après sa prise de fonction. Il a été remplacé, mercredi dernier, par le Pr Arezki Derridj, ex-doyen de la faculté d'agronomie. La cérémonie d'installation du nouveau recteur s'est déroulée en présence du secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M'hamed Mohamed Salah-Eddine Seddiki. Ce nouveau responsable hérite d'une situation complexe. D'ailleurs, le ton a déjà été donné par le coordinateur de la section du Cnes, Ould Ouali Samy Hassani, qui a estimé que «le changement du recteur ne suffit pas». Selon lui «le salut à la crise que vit l'université Mouloud-Mammeri passe par le changement de l'ensemble de l'équipe dirigeants». Que de lacunes… Les différents pôles constituant l'université Mouloud- Mammeri n'ont pas été épargnés par les turbulences. Tous ont été marqués par des mouvements de grève, des insuffisances à tous les niveaux, notamment en matière de disponibilité de blocs pédagogiques, etc. Au pôle de Tamda, les étudiants ont été contraints d'étudier le samedi à cause de l'insuffisance de salles de cours. Le campus qui ne dispose que de cinq blocs reste très encombré. Entre-temps, le projet d'extension de ce pôle enregistre plusieurs années de retard. Il n'est donc pas sur le point d'être achevé et les 4000 places pédagogiques qui devaient êtres réceptionnées et exploitées dès janvier prochain, selon les propos du Dlep, rapportés lors de la dernière visite du ministre, n'est encore qu'un chantier. La faculté des sciences économiques demeure sans direction depuis des mois. Le manque d'encadrement est aussi légion au niveau de cette université. Du coup, les semestres d'étude sont réduits à quelques semaines seulement. Le niveau de l'enseignement a aussi pris un sérieux coup. A tout cela sont venus se greffer d'autres phénomènes, comme l'insécurité qui gangrène quasiment tous les campus. Aujourd'hui, l'université est à l'image de la rue.