La contestation s'amplifie à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) où la scolarité des étudiants est entachée de beaucoup de retard. L'établissement est entré, ces derniers temps, dans mouvements de protestation qui paralysent plusieurs facultés. Des grèves sont ainsi enclenchées par des étudiants, des enseignants et le personnel de l'université qui entreprennent des actions de protestation pour exprimer leur ras-le-bol devant une situation qu'ils qualifient d'intenable. La communauté estudiantine s'élève souvent pour dénoncer les conditions de scolarité et d'hébergement jugées déplorables sur tous les plans. Plusieurs départements ont connu des arrêts de cours au point de paralyser, des semaines durant, les campus. Les étudiants ont également souvent protesté contre certaines nouvelles mesures, notamment celles liées au système LMD. Les futurs diplômés en sciences politiques et relations internationales ont battu le pavé pour réclamer la revalorisation de leurs diplômes tout comme ceux des sciences de la terre et de l'univers qui ont manifesté contre la suppression par l'administration de leur prime de stage. Les campus sont toujours en ébullition dans la capitale du Djurdjura. Le bras de fer entre les enseignants et les responsables de l'université se durcit dans la mesure où ce qui reste de l'année universitaire s'annonce encore des plus mouvementées. Ainsi, après plusieurs marches ponctuées d'une grève illimitée, le conseil des enseignants du supérieur de Tizi Ouzou (CNESTO) maintient la pression pour se faire entendre. Dans un communiqué rendu public ces derniers jours, les membres du CNESTO précisent que leur grève vient de boucler sa septième semaine «alors que les responsables concernés, tant à l'échelle locale que nationale, continuent à se murer dans un silence incompréhensible face aux revendications reconnues pourtant légitimes par tous». Les rédacteurs du même document estiment que les responsables «auraient pu utiliser la période des vacances de printemps pour apporter des solutions concrètes aux problèmes posés, pour tenter de sauver ce qui reste de l'année universitaire et éviter ainsi le spectre de l'année blanche». Par ailleurs, les fonctionnaires de l'université ne sont pas en marge des mouvements de protestation qui paralysent les campus à Tizi Ouzou. Le pôle universitaire de Tamda a été fermé par les fonctionnaires une semaine avant les vacances, et ce, en raison de l'insécurité qui y règne. Les grévistes ont remis les clés du campus au recteur, en signe de refus d'exercer leur travail dans ces conditions. Ils exigent, entre autre, l'ouverture de la sûreté urbaine de Tamda. La colère gronde. De multiples actions de protestation surviennent quotidiennement à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou où l'année universitaire risque d'être compromise si les choses demeurent en l'état.