La région de Kidal, au nord du Mali, a connu une tragédie hier qui s'est soldée par des morts et des blessés, dans des tirs attribués à la mission onusienne (Minusma) dans ce pays. Des éléments de cette mission onusienne ont tiré avec des balles réelles, hier, contre des manifestants, composés essentiellement de femmes et d'enfants, d'après une source locale. Les manifestants étaient munis de pancartes sur lesquelles on peut lire «contre les arrestations et perquisitions menées par la mission onusienne dans cette localité», nous confie cette source. Les protestataires portaient des pancartes sur lesquelles on peut lire «Nous sommes fatigués des arrestations arbitraires de nos enfants» et «Oui au respect de nos valeurs et traditions coutumières». Des affrontements ont opposé les manifestants à des éléments de la Minusma, d'après cette source. Cette source annonce que «deux jeunes personnes sont décédées et dix autres blessées au cours de ces affrontements». «La manifestation était pourtant pacifique, contre les arrestations arbitraires faites par des militaires français au nord du Mali», témoigne cette source. L'une des victimes est Ibrahim Ag Baba Ahmed, nous dira notre source. L'aéroport de Kidal a été pris d'assaut hier par la population en colère. Cette manifestation n'est pas la première du genre à Kidal puisqu'en janvier 2015, la population locale avait exprimé sa colère et occupé le même aéroport, exprimant sa colère contre la Minusma. Onze personnes avaient été tuées et 21 autres blessées dans des tirs. La mission de l'ONU au Mali avait ouvert le feu sur des positions des groupes armés à Tabankort. Pour la force onusienne, un pick-up armé a fait feu sur ses positions et entraîné par conséquent une réplique. Un responsable du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avait été catégorique en indiquant que c'est l'hélicoptère onusien qui a tiré en premier. Hier, c'étaient, d'après une source de Kidal, des militaires français de Barkhane (nom attribué à l'action militaire française au Mali), qui étaient dénoncés pendant la manifestation. L'armée française a lancé, il y a quelques années, une offensive militaire contre Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au nord du Mali. Les extrémistes d'Al Qaïda tentent de relancer les attentats. Des militaires français sont accusés de «dépassements» par la population de Kidal qui a manifesté, hier, contre «les arrestations arbitraires». Des balles réelles ont, malheureusement, été tirées contre les protestataires qui manifestaient pacifiquement, d'après une source de Kidal. Cette situation peut bénéficier aux organisations terroristes Aqmi et le Mujao dans leur quête de radicalisation de la population pour la mobiliser contre le Mali et les pays de la région, dont l'Algérie. Le mouvement touareg armé Ançar Eddine a menacé de s'attaquer aux forces françaises et étrangères au Mali, en réaction à l'assassinat de deux jeunes hier à Kidal. Ançar Eddine menace Ce mouvement qui a revendiqué nombre d'attentats au nord du Mali, dont ceux qui ont coûté la vie à des soldats français, il y a quelques jours, s'est radicalisé depuis l'attaque de l'armée française au Mali contre des organisations extrémistes. L'accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali est mis à rude épreuve. Cet accord a été paraphé par le gouvernement malien et la CMA. Le mouvement Ançar Eddine n'a pas adhéré à ce document. Aqmi tente de mettre cet accord en échec. L'autre organisation intégriste, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), est contre cet accord.