L'avocat est un partenaire indispensable dans tout procès où des zones d'ombre font de... l'ombre aux juges. Cette fois, la présidente du pénal a eu une précieuse aide de maître Bouderbal qui a effectué une intervention claire et rassurante. Samir B. est un trentenaire poursuivi pour destruction – partielle – de bien d'autrui, en l'occurrence un mur mitoyen avec le voisin victime, Mohamed Ahmed, qui aurait empiété sur la clôture. Plaidant plus tard l'absence de témoin à vingt deux heures lorsque le mur a été abattu, Me Abdelkrim Bouderbal l'avocat de l'inculpé avait eu la permission de Saloua Makhloufi, la présidente du pénal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) de poser dix questions. Le plus curieux, c'est que les faits remontent à 2002 ! Sept ans après, les poursuites sont toujours sous les yeux d'une juge qui a dû ne pas trop se faire des chevaux blancs du fait que, comme il le soulignera au cours de sa brève plaidoirie, personne n'a vu Samir détruire le mur, sauf que la victime allait longuement s'attarder sur les «on dit que...» «Et si aucune personne n'a vu l'inculpé commettre le délit, c'est quoi alors, comme décision du tribunal. Cela ne peut être que la relaxe, «même pas au bénéfice du doute» s'était exclamé Me Bouderbal venu à Bir Mourad Raïs jouer son rôle de défenseur d'une cause juste, car la nuit des faits, à vingt deux heures précisément, Samir n'était pas chez lui et donc loin du mur, partiellement détruit. «Qui a détruit ce mur ?», a dit le conseil qui a assuré le tribunal n'avoir qu'une réponse : «Ce n'est en tout cas pas Samir.» La juge, très fair-play, avait gardé un silence qui n'était pas sur la même longueur d'ondes lorsqu'elle avait invité l'avocat à faire court bref, car la cause était entendue Entre temps, Samir l'inculpé en liberté provisoire n'arrivait pas à comprendre ce qui lui arrivait en 2009 pour des bribes de voisins en 2001 ! Il est aussi vrai que son défenseur lui avait expliqué que l'action publique, une fois lancée, avait d'énormes difficultés à... s'éteindre ! «Franchement, le jour où Samir était venu me constituer, je lui ai expliqué qu'en matière de procédure, la justice était souveraine tout comme l'est le magistrat du siège, comme vous ce samedi, Madame la présidente qui avez devant vous un dossier que nous avions décortiqué tout en vous faisant gagner du temps, a récité le défenseur brun de Bordj El Kiffan qui attend un pied dans le brasier, le verdict mis en examen.