A voir le chiffre de 313 logements sociaux sur un total de 6010 logements distribués en 2015 dans trois communes sur les 57 que compte la capitale, nous sommes tentés de croire au deux poids, deux mesures des pouvoirs publics. Le citoyen algérois est-il lésé dans son droit de bénéficier d'un logement social décent ? Nous sommes tentés de le croire du moment que des milliers de logements sont distribués par les services de la wilaya dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (dé-gourbisation), de l'IMR (immeubles menacés de ruine), ou encore dans le but de reloger les habitants des terrasses et des caves. A voir le chiffre de 313 logements sociaux sur un total de 6010 logements distribués en 2015 dans trois communes sur 57 que compte la capitale, nous sommes tentés de croire au deux poids, deux mesures des pouvoirs publics. «Le citoyen algérois qui vit l'exiguïté dans un appartement avec sa famille parce qu'il a choisi de ne pas ériger une baraque et ne pas habiter un bidonville a aussi le droit de bénéficier d'un logement au même titre que ceux qui y ont accédé dans le cadre du recasement des occupants des bidonvilles et des IMR», dénonce Farid Oumahammed, élu indépendant de l'Apw et ancien élu de la fédération FFS d'Alger. Pour notre interlocuteur, deux autres communes, à savoir celles de Sidi Moussa et Beni Messous n'ont pas distribué leurs logements sociaux à cause des recours introduits par les contestataires des listes affichées. Et notre interlocuteur de poursuivre que l'opération d'éradiquer les cités bidonville s est en somme louable à plus d'un titre afin de donner un vrai visage à la capitale. Sauf que cette opération ne doit pas se faire au détriment du citoyen algérois. Décentralisation «Toutes les APC d'Alger ont reçu un quota de logements sociaux, et à ce jour, 7 APC sur 57 ont affiché les listes des bénéficiaires. Nous ne pouvons pas incriminer les présidents des APC ou douter de leur courage et de leur intégrité dès lors que ce ne sont pas les maires qui décident. C'est au niveau des wilayas déléguées, conformément aux procédures de distribution du logement social qui édictent que le P/APC n'est qu'un membre d'une commission de daïra à l'ère où on parle de décentralisation, précise l'élu de l'Apw. Notre interlocuteur indique que les pouvoirs publics ont supprimé une prérogative aux maires après la suppression du décret 42-98. «Aujourd'hui, le maire reçoit les doléances des citoyens en matière de logement et se retrouve n'être qu'un simple membre dans une commission de daïra ; il doit ainsi faire face aux contestations des citoyens mécontents après l'affichage des listes des bénéficiaires. Que voulez-vous qu'il fasse face à cette contestation ?» s'interroge notre vis-à-vis. Quoi qu'il en soit, l'élu indépendant, à l'instar d'autres élus, vient d'interpeller le wali d'Alger en sa qualité de représentant du gouvernement afin d'intervenir et de débloquer la situation qui prive les familles algéroises d'un logement décent dans le cadre du social. «Ces familles, qui ont déposé des dossiers de logement depuis des années, n'aspirent à vrai dire qu'à une vie décente dans un logement au même titre que celles qui habitent aujourd'hui les nouvelles cités et qui sont issues des recasements des occupants des bidonvilles et IMR», dira notre interlocuteur.