Toutes les conditions sont, en effet, réunies pour faire du congrès une simple formalité pour reconduire Ouyahia à la tête du parti, face à un candidat qui ne jouit d'aucun atout majeur pour le bousculer. Dans quelques heures, Ahmed Ouyahia ne sera plus secrétaire général par intérim du RND, un poste qu'il occupe depuis la démission d'Abdelkader Bensalah en mai 2015. Les travaux du congrès extraordinaire du parti, qui s'ouvrent ce matin à l'hôtel El Aurassi d'Alger, permettront au directeur de cabinet de la présidence de la République de redevenir secrétaire général à part entière du deuxième parti du pouvoir. C'est donc un exercice sans péril pour un Ouyahia déterminé à «ne pas laisser une minorité décider du sort de la majorité». Toutes les conditions sont, en effet, réunies pour faire du congrès une simple formalité pour reconduire Ouyahia à la tête du parti, face à un candidat qui ne jouit d'aucun atout majeur pour le bousculer. Belkacem Mellah qui a décidé de se porter candidat et de concurrencer l'ancien chef de gouvernement n'a aucune chance de l'emporter, estiment les partisans d'Ouyahia. Son retrait de la course n'est d'ailleurs pas exclu pour laisser la voie libre à Ouyahia à qui la majorité des congressistes a déjà apporté son soutien. Mais cette option est écartée par Mellah qui avoue être prié de se retirer. «Ils sont nombreux ceux qui m'ont demandé de me retirer. Je me suis engagé dans un combat et je ne me retirerai jamais», a-t-il affirmé. Contacté par nos soins, Belkacem Mellah assure qu'il a toutes les chances de l'emporter. «J'ai beaucoup de chance d'être secrétaire général du RND. Moi, j'ai le soutien de vrais militants du parti alors qu'Ouyahia a celui des députés. J'ai espoir d'avoir une différence de 150 voix par rapport à lui malgré la mobilisation des coordinateurs de wilaya», a-t-il ajouté, précisant qu'il a le soutien de plus de 1000 congressistes. Notre interlocuteur souligne qu'il a déjà réussi à avoir une semie victoire par le simple fait d'avoir ramené le secrétaire général à l'urne. «Je le félicite d'ailleurs pour avoir accepté de se soumettre au verdict de l'urne», a-t-il dit. Les redresseurs ne cèdent pas En tout cas, la tenue du congrès extraordinaire du RND est une occasion pour les redresseurs du parti de revenir à la charge. Hier, des membres de ce mouvement, qui s'oppose à Ouyahia et qui a déjà demandé le report du rendez-vous, ont déposé deux plaintes en référé auprès du Conseil d'Etat. Selon Smati Zoghbi, contacté hier par nos soins, ces plaintes portent sur l'interdiction du congrès et, si le congrès est tenu, l'invalidation de ses résultats. Le Conseil d'Etat devait statuer hier dans la soirée, a précisé notre source. Zoghbi accuse Ouyahia de fuite en avant et qualifie son élection attendue de «passage en force». «C'est un congrès illégal du point de vue des textes du parti», a tranché notre interlocuteur, ajoutant que les membres de ce mouvement de redressement boycotteront ce rendez-vous. «Nous allons nous battre pour invalider les résultats du congrès», a-t-il affirmé. Mais cela n'inquiète pas outre mesure Ouyahia et ses partisans qui ont déjà défié ces redresseurs en affirmant qu'«aucun groupuscule ni aucune minorité n'imposera son diktat au sein du RND».