Les blouses blanches n'ont pas tardé à réagir, suite à l'«offense» dont ils ont fait objet et dont l'auteur est le directeur général du Centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, Abdeslam Benana. Ils ont décidé de saisir la justice, tout en annoncent une nouvelle vague de protestation à partir de la semaine prochaine. S'entendant de ne pas se taire, face au «comportement» du responsable qui avait fait usage d'un tuyau d'arrosage pour perturber leur sit-in observé mercredi dernier, les praticiens de la santé publique ont joint l'acte à la parole. C'est à l'issue de leur conseil national extraordinaire qui s'est réuni jeudi à Alger que la décision a été prise. «Le syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a retenu la décision d'ester en justice le directeur du CHU Mustapha», lit-on dans un communiqué rendu public hier. Ce comportement qui a suscité une vive indignation de la part des protestataires, traduit, selon eux, la politique suivie par le ministère de la tutelle dans la gestion des conflits. Tirant à boulets rouges sur le département d'Abdelmalek Boudiaf, le syndicat des praticiens ne cesse de dénoncer ce qu'il qualifie de «comportement fasciste» de l'administration centrale. «L'administration de tutelle a décidé de la fermeture des voies du dialogue avec les représentants légitimes des praticiens protestataires et d'opposer une démarche du tout répressif à leur mouvement de grève cyclique». Devant cette situation de blocage, les praticiens mobilisés depuis le 16 avril dernier ont manifesté leur volonté d'annoncer de nouvelles actions de protestation. Une volonté approuvée par les membres du conseil national entérinant par voie de vote le dépôt d'un préavis de grève de huit jours à partir du 17 mai. Et ce n'est pas tout, car d'autres actions sont prévues dont une grève nationale d'une journée avec un «rassemblement de la dignité» du corps médical à l'hôpital Mustapha, le 17 mai à 11h. Une action similaire est prévue avec un rassemblement devant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le 23 mai à 11h. Outre son recours à la protestation, «le conseil national a décidé, également, de saisir le Premier ministre sur la situation de blocage pour apporter un éclairage sur les raisons et la genèse du conflit collectif du travail», ont fait savoir les signataires du document. Par ailleurs, le même syndicat a dénoncé, lors de cette réunion, l'exclusion par les pouvoirs publics des syndicats autonomes de la prochaine tripartite, dont le menu contient le dossier de la retraite et le projet du nouveau code. Des dossiers que le syndicat des professionnels de la santé publique n'a pas reçu à ce jour malgré les promesses des représentants du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, selon ses représentants.