Alors qu'on ne cesse de parler du manque de visiteurs au niveau des musées pour diverses raisons et qu'on tente de faire des efforts, certains petits musées sont de véritables merveilles mais restent inconnus. C'est le cas de celui dédié à Lalla Fatma N'Soumer. Inauguré par l'ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, il y a quelques années, le musée consacré à la moudjahida Lalla Fatma N'Soumer est un véritable joyau pouvant devenir un lieu de pèlerinage et une source de revenus pour l'APC de Aïssaouia (Tablat) dans la wilaya de Médéa. Situé à côté du cimetière où était enterrée Lalla Fatma N'Soumer avant son transfert vers un musée d'Alger, le lieu est très calme car se trouvant dans une clairière de la commune de Aïssaouia, à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Tablat. Ce lieu où s'était réfugiée la grande guerrière qui combattait aux côtés de Boubeghla, le célèbre chef qui a été parmi les premiers à prendre les armes contre l'occupant français, était en fait la zaouia que dirigeait son père Cheikh Benaïssa, chef de la confrérie qui porte son nom. A peine passé le seuil de la première salle, des voix unies de taleb retentissent en lisant des vers du Coran pour rappeler l'ambiance religieuse qui régnait autrefois en ce lieu sacré. En effet, ce sont des mannequins portant des tenues de taleb qui accueillent les visiteurs. Dans le deuxième stand, on voit Boubeghla debout devant Lalla Fatma qui aurait refusé la demande en mariage de ce chef qui faisait trembler les généraux français de l'époque. On retrouvera ces généraux notamment Randon, Mac Mahon et Bugeaud autour d'une table pour planifier des attaques afin de continuer leur invasion après leur arrivée en Algérie. Il faut dire que les architectes et tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce musée ont fait un travail remarquable. Les costumes et les mannequins de Boubeghla, l'Emir Abdelkader, Lalla Fatma N'Soumer et des généraux français ont été très bien conçus. Dans la dernière salle, on voit Lalla Fatma alitée. Selon un guide, c'est là que la guerrière était tombée malade (très probablement empoisonnée). Il faut dire que mis à part le siège de l'APC qui est l'un des plus beaux d'Algérie et ce musée, il existe dans les même communes deux sources, Aïn Moulay Ahmed et Aïn Qessis. L'eau de cette source (Aïn Qessis) est bénéfique pour ceux qui souffrent de calculs rénaux puisqu'elle les dissous, nous dit-on. Si Khalida Toumi est à féliciter pour avoir pensé à la grande guerrière et religieuse qu'était Lalla Fatma N'Soumer et créé ce musée, il faudrait lancer un appel aux ministres actuels de la Culture et du Tourisme pour sortir ce lieu touristique de l'anonymat. Un documentaire télévisé pourrait être un déclic mais un budget est nécessaire. On se demande pourquoi cette commune est toujours enclavée alors qu'elle regorge de beaux sites sans compter le merveilleux musée et les sources. Il faudrait penser à la construction de restaurants et pourquoi pas un hôtel. Les agences de voyages pourraient également organiser des excursions vers ce beau lieu touristique qui ne se trouve qu'à une centaine de kilomètres de la capitale.