Les pays arabes et africains doivent changer de politique et lever les obstacles bloquant les investissements arabo-arabes et arabo-africains. C'est ce qu'ont préconisé plusieurs responsables d'organisations arabes et africaines au Forum de l'investissement, du tourisme, de l'agriculture et du commerce organisé hier à Alger. Devant la faiblesse des échanges économiques et commerciaux entre les pays arabes, un appel est lancé au secteur privé pour promouvoir les partenariats interafricain et interarabes et développer l'intégration régionale en Afrique. Plusieurs intervenants se sont relayés pour relever les potentialités existantes dans les différents pays qui permettent de lancer des projets d'envergure, créateurs de milliers d'emplois et de richesses. En revanche, ils se sont limités au constat de mettre l'accent sur la faiblesse des échanges sans proposer d'alternatives, ni même présenter un bilan des investissements dans ces pays ou encore les projets de partenariat. Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, a considéré que «les pays arabes et africains possèdent d'importantes potentialités leur permettant de créer des milliers de projets de partenariats, créateurs de valeur ajoutée et pouvant instaurer la paix en ces temps de crise de différents ordres et d'instabilité». Mais, relativise-t-il, d'importants efforts doivent être déployés afin de lever les obstacles et les contraintes freinant l'accroissement des investissements dans ces pays. L'exploitation des richesses permettra d'atteindre «la sécurité nationale, alimentaire, énergétique et même hydraulique». L'expert en économie, Bachir Msitfa, a relevé que «l'épicentre de l'économie» n'est plus l'Etat mais l'entreprise. Pour accompagner ce changement crucial, les Etats doivent avoir une vision à l'horizon 2030. Jusque-là, les politiques publiques se basent sur une intervention centralisée, ce qui mène à des économies faibles et des échanges commerciaux interarabes insignifiants. Dans les économies de marché, le secteur privé est le principal moteur de croissance, à condition de bénéficier d'une conjugaison de facteurs pour lui offrir un environnement propice à son expansion. Se qualifiant comme instrument de rapprochement entre les pays, le Centre arabo-africain d'investissement de développement (Caaid) veut jouer le rôle d'intermédiaire entre les investisseurs des pays arabes, africains et musulmans. Son directeur général, Ahmed Amine Boutalbi, a souligné que les échanges commerciaux entre les pays arabes ne dépassent pas 10% et ne répondent pas aux aspirations des peuples. Dans le même sens, le président d'honneur de la Confédération générale des entreprises algériennes, Habib Yousfi, a plaidé pour une vision politique claire à même d'augmenter le niveau des échanges. Concernant l'Algérie, il a mis en avant les potentialités que recèle le pays sans perdre de vue les différentes réformes de l'arsenal juridique amorcé depuis plusieurs années.