Dans le cadre de votre mouvement associatif, est-ce que vos appels ont été pris jusque-là en considération ne serait-ce qu'en matière de prise en charge des malades déjà enregistrés ? Nous lançons des appels au ministère de la santé depuis 2002, mais en vain. Nous avons eu certes un écho dernièrement de la part d'un dirigeant au ministère. Cette personne, médecin de formation, a assisté à la souffrance des hémodialysés et a accepté de nous suivre dans notre mouvement. Nous avons collaboré pendant un moment et les choses ont commencé à bouger, jusqu'au jour où cette personne a été remplacée par une autre qui a jeté l'éponge et refusé de nous aider. A présent, nous nous retrouvons au point de départ. Existe-t-il une banque rénale ? Il n'existe pas encore une banque rénale. Cependant, un projet de grande envergure nationale, voire africaine, est en cours. Il s'agit d'un centre qui traite tout type de greffes. Un autre projet de construction d'un centre de greffe rénale dans la wilaya de Blida est à 95% achevé. Il devrait être prêt à la fin du premier trimestre et ouvrir ses portes incessamment. Un institut national du rein est également achevé à 50%. Sinon, l'institut national du traitement rénal et une banque de dons d'organes à Blida attendent l'autorisation du ministère de la Santé. Ce qui aurait été bien, c'est que l'activité de ce centre soit mise au profit des malades pendant la décennie noire. Cela aurait pu sauver des milliers d'insuffisants rénaux et autres malades qui nécessitent des greffes. Pensez-vous que ces projets pourraient alléger les problèmes des insuffisants rénaux ? C'est possible, mais à condition de former des équipes professionnelles dans un premier temps. On entend parler de manque de professionnalisme dans la construction même de la bâtisse. Afin d'éviter d'éventuelles anomalies, il faudrait faire intervenir des professionnels qui pourraient indiquer une bonne mise en place des machines qui doivent correspondre à l'infrastructure. Dans un second temps, il faudrait former – j'insiste – un personnel pour l'hémodialyse. Pourquoi attendre un spécialiste pour le faire, alors qu'une simple formation d'infirmier suffirait. Sans parler du renforcement du corps médical dans ce domaine, particulièrement les néphrologues qui doivent être répartis sur tout le territoire national, de façon à prendre en charge les hémodialysés habitant dans l'intérieur du pays. Justement, pensez-vous que l'hémodialyse pourrait s'effectuer dans les zones hors centre, dans les wilaya du sud, à titre d'exemple ? Si on mise sur des moyens nécessaires, …pourquoi pas. L'on voit aujourd'hui pratiquer des dialyses péritonéales dans des zones où l'on fait ses ablutions avec du sable, et on demande à des parents de malades de le faire à domicile, alors que le DP demande des mesures d'hygiène immenses (eau fraîche non stockée, endroit spécial pour les cartons, etc.) A Oran, 11 personnes hémodialysés ont survécu dans un hôpital pendant l'année 1990 au manque d'eau. On est scandalisé quand on voit qu'un hémodialysé se fait renvoyer chez lui sans faire une fistule alors que celle-ci fait parti intégrante de la dialyse et devrait se faire automatiquement gratuitement dans les hôpitaux. Quel est votre appel ? La communauté des insuffisants rénaux et greffés fonde beaucoup d'espoir en vous, médias et nationaux, pour transmettre ce message qui est lancé pour qu'on s'occupe d'eux, à l'opinion publique et aux instances concernées.