Pour pallier le manque de magazines pour enfants et teenagers, l'éditeur Hocine Ben Ammar s'est lancé dans la confection d'une revue de vulgarisation scientifique pour susciter la curiosité et étoffer les connaissances d'une manière moins didactique. Le ton plaisant et la présentation permettent aux jeunes une lecture plus aisée. Pour cet éditeur, l'essentiel, c'est de s'adresser à la jeunesse par le biais d'un support scientifique amène par sa maquette attrayante et ses textes bien vulgarisés. Son vœu serait que les annonceurs jouent le jeu et fassent de Mon Mag une vitrine pour leurs produits, ce qui assurerait une pérennité à ce nouveau cru. Dans cet entretien, il relate cette aventure avec beaucoup d'optimisme. Pourquoi avoir eu l'idée de faire ce magazine, vu le coût de l'impression qui est excessif ? Il est clair que le coût de l'impression tient une place très importante dans le tableau des charges d'une maison d'édition, mais est-ce pour autant une raison pour nous décourager ? La réponse est, bien entendu, non.Certes, les prix d'impression pratiqués n'aident pas au développement d'un paysage médiatique-culturel manuscrit fourni, mais cela nous oblige, nous éditeurs, à bien choisir notre ligne éditoriale. Ma décision de lancer le magazine Mon Mag, bien que je connusses ces tarifs, était pour moi une évidence au vue de la pauvreté en presse jeunesse dans notre pays. Ma priorité est de faire émerger une presse qui s'intéresse à une tranche de population qui constitue l'avenir de notre pays, et qui jusque-là a été négligée : autant d'adolescents et pas un seul magazine ne leur a été dédié. Corriger une telle absurdité, place automatiquement la question du coût de l'impression au second plan. Qu'est-ce qui a motivé ce créneau de magazine de vulgarisation scientifique ? Au temps où j'étais encore un jeune collégien, je feuilletais tous genres de magazines : Pif, le journal de Mickey, Géo, Femme d'aujourd'hui…mais mon préféré restait Sciences et Vie. La culture générale et l'intérêt que l'enfant porte à son entourage se construisent et se développent dès le plus jeune âge. Certes, il y a l'école pour amorcer la soif du savoir, mais je suis de ceux qui croient qu'à elle toute seule, on est bien loin du compte. Mon Mag se veut un magazine qui raconte la science d'une façon décontractée et amusante en employant des mots simples et intelligibles, même pour un enfant de 13 ans. Les rubriques de Mon Mag abordent une multitude de sujets, qui ne sont pas tous en relation étroite avec la science, et qui évoluent avec l'évolution de la scène (scientifique) mondiale. Notre but est de rendre la science accessible à tous, d'offrir la possibilité à cette adolescence de découvrir le monde autrement qu'à l'école ou à travers le tube cathodique, de cultiver l'esprit de curiosité, encré en chacun de nous et pourquoi pas créer des vocations. Pensez-vous que les jeunes s'intéressent à ces thématiques ? La science a toujours intéressé, et ce n'est pas demain la veille que ça va changer. Lors du Festival international de la bande dessinée (BD) d'Alger (FIBDA 2008), nous avions distribué une brochure gratuite pour la promotion de nos Mangas où figurait une maquette de la couverture de Mon Mag. L'accueil du public à cette nouvelle nous a confortés dans notre entreprise : que ce soit les parents, qui ont le rôle majeur dans l'éducation de leurs enfants, ou bien les adolescents, premiers concernés, une telle revue est saluée par tous et attendue avec impatience. Le prix de la revue (150 DA) n'est-il pas un peu cher pour les jeunes souvent désargentés ? La revue s'adresse à un public d'adolescents, donc encore à l'école. A cet âge-là, ce sont les parents qui subventionnent les achats. 150 DA représentent un prix plus qu'abordable, au vu de toutes les charges qu'occasionne l'élaboration d'un magazine. Il est vrai que nous pourrions baisser ce prix, mais pour cela il faut que les annonceurs jouent le jeu et utilisent notre magazine comme vitrine pour leurs produits.