Le débrayage des conducteurs de train et contrôleurs de la SNTF se poursuit pour la quatrième journée consécutive dans la banlieue d'Alger. Le trafic ferroviaire est totalement paralysé. Aucun service minimum n'est garanti. Lors d'une virée, hier, au niveau de la gare de l'Agha d'Alger et à celle d'Hussein Dey, nous avons constaté que l'accès est fermé aux voyageurs. Les voyageurs, notamment les travailleurs et les étudiants qui se rendent dans différentes régions du pays à l'aide de ces moyens de transport, sortent furieux et en colère contre «ce débrayage qui n'a que trop duré». Un sexagénaire, accompagné de sa femme, sort de la gare de l'Agha désabusé. «Depuis quatre jours, on vient dans l'espoir de trouver un train. En vain», affirme-t-il. «Le pire, a-t-il signalé, est le fait qu'au niveau de la gare routière du Caroubier il y avait un monde fou aujourd'hui. A chaque fois, ce sont les voyageurs qui payent les frais des grèves des travailleurs de la SNTF». «Ce n'est pas normal. Les protestataires devaient au moins assurer le service minimum», estime-t-on. A quelques mètres de la gare, nous avons sollicité un autre voyageur à la recherche d'un taxi pour se rendre à son travail. Ce dernier n'a pas dissimulé sa colère quant à la grève de la SNTF, affirmant qu'il est trop fatigué par ces grèves cycliques qui pénalisent trop les travailleurs. «Les initiateurs de ces mouvements sont tenus tout d'abord d'annoncer leur débrayage, pour que nous puissions prendre nos précautions», précise-t-il. Au niveau des arrêts de bus et de stations de taxi, nous avons constaté hier une foule nombreuse. Les voyageurs doivent donc attendre patiemment un bus ou un taxi. Du côté de la SNTF, son directeur général, Yassine Bendjaballah, déclare que «les portes du dialogue sont toujours ouvertes». Concernant les revendications des grévistes, il a souligné que la direction a répondu favorablement en ce qui concerne l'indemnisation des travailleurs. Par contre, pour le barème d'examen des salaires, la direction souligne qu'elle ne peut pas procéder à sa révision car d'autres catégories vont revendiquer des avantages, et ce, au détriment de la situation financière de l'entreprise. Bendjaballah a souligné aussi que «la direction générale s'engage à prendre en charge la révision du tableau des filières et la classification des postes de travail, conformément aux revendications des grévistes, dès la mise en place de la fédération nationale des cheminots». Les syndicalistes insistent toujours, quant à eux, à maintenir leur grève jusqu'à la satisfaction totale de leur plateforme de revendications.