L'éradication de l'habitat précaire est l'une des tâches qui se posent toujours avec acuité, ces dernier temps, pour les services de l'urbanisme et de la construction de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon l'enquête réalisée par les services de l'urbanisme et de la construction de la wilaya de Tizi Ouzou, il a été dénombré 98 sites d'habitat précaire sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Les principales villes concernées sont Tizi Rached, Mekla, Irdjen, Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Tadmaït, Draâ El Mizan et Tizi Gheniff. Notons que la même enquête précise que les régions des Ouadhias, de Azazga, de Sidi Naâmane et de Boghni sont touchées elles aussi par la prolifération des taudis. Il faut signaler que beaucoup de paramètres ont contribué au développement de ce phénomène. L'apparition des bidonvilles dans la périphérie des chefs-lieux de daïra et de commune devient de plus en plus un fait qui dérange les autorités locales, qui sont appelées à faire face à cette nouvelle forme d'exode rural. A noter que la la densité de la population en Kabylie entre villes et compagnes commence ces dernières années à être importante. Les jeunes quittent les villages et préfèrent vivre en ville. Le dernier recensement général de la population a montré que les villages se dépeuplent de jour en jour. Des souffrances au quotidien Les citoyens qui vivent dans les bidonvilles souffrent le martyre à longueur d'année. L'hiver est porteur de froid et surtout de maladies pour les enfants et les personnes âgées, alors que l'été est synonyme de fournaise, de chaleur et d'essaims de moustiques. La question la plus lancinante et celle liée au besoin en matière de consommation d'eau. Ces citoyens ne savent pas à quel saint se vouer afin de satisfaire leurs besoins en eau durant les journées caniculaires. Notons que les eaux usées risquent de provoquer l'irréparable dans ces lieux impropres où règnent saleté et odeurs méphitiques. Le danger rime bien sûr avec la venue de la saison estivale où les vecteurs pathogènes peuvent apparaître. Selon les informations recueillies auprès des habitants des bidonvilles, les autorités locales refusent de prendre leurs doléances en considération. Ces dernières se résument entre autres à leur évacuation vers d'autres habitations plus confortables. Bidonvilles à éradiquer La Kabylie a été dans un passé récent une région de prédilection. Une destination pour les voyageurs en quête d'un air pur. Des villes propres, des paysages qui font rêver. Mais avec l'avènement du phénomène de «bidonvillisation» de nos quartiers, la situation a changé. Beaucoup de «citoyens» ne trouvent aucune gêne pour aller squatter des terres appartenant aux collectivités afin d'y ériger des taudis ou des baraques. Une réalité amère. Souvent, cela nécessite des efforts colossaux de la part des responsables locaux pour parvenir à satisfaire les uns et les autres et aller vers des habitations plus confortables. Signalons au passage que le manque de budget pour prendre en charge ce chapitre d'une manière sérieuse est à l'origine de son intensification dans plusieurs communes de la wilaya. A titre d'exemple, Draâ El Mizan attend toujours la construction de plus de 500 unités pour aller de l'avant et éradiquer tous les bidonvilles au niveau de cette municipalité. Le wali a répondu favorablement aux doléances des habitants de la cité de l'Indépendance après plusieurs requêtes déposées sur le bureau de ce dernier.