En prenant une cuite, le détenu avait, un peu avant son interpellation, causé un trouble à l'ordre public avant de s'en prendre aux policiers empêchés de procéder au rétablissement de la paix dans ce paisible coin de Hussein Dey. Tabi est une juge au grand cœur certes mais les grands coups, elle en est capable aussi. L'inculpé détenu pour deux graves chefs d'inculpation, à savoir état d'ivresse manifeste et outrage à agent de police dans l'exercice de ses fonctions avalait de travers depuis ce dimanche où il avait été surpris en flagrant délit de trouble à l'ordre public suite à une cuite «bronzée» et arrosée. Abdeljalil M., vingt-trois ans, pour un mètre cinquante-six avait comme seul soutien maître Ahmed Tarek Kheidri qui avait passé un savon bien avant Bahia Tabi, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Hussein Dey qui dépend de la cour d'Alger. En quittant la geôle du tribunal, Abdeljalil avait en tête un «paquet» de regrets et de remords. «Alors, on va raconter au tribunal ce que vous aviez fait il y a deux jours ?», demande sans ton précis ni grimace attendue la juge qui s'est aperçue que le procureur Halim Boudra griffonnait des trucs sur son registre, probablement les demandes de ce procès. - A vrai dire madame la présidente, je suis coupable et je... - Pourquoi ? Vous alliez plaider non coupable ? c'est le comble c'est tellement évident que le tribunal attend autre chose que ce que vous veniez de balancer. Gagnons du temps : qu'avez-vous fait et dit surtout aux deux policiers venus effectuer leur boulot ? - Je reconnais avoir bu de l'alcool. J'ai perdu toute notion de rectitude. J'ai oublié ce que j'ai fait surtout que les policiers m'on f... une raclée que je ne suis pas près d'oublier, elle ! - Ah. Nous y sommes, vous ne vous rappelez que ce que vous voulez bien. C'est quoi ce que vous avez fait ? - J'ai commencé à insulter des passants qui ne me plaisaient pas. - C'est ça. Dans votre état on se rappelle des hommes et des mauvaises têtes, articule la juge. - Oui, oui, madame la présidente, dit Abdeljalil. Maître Kheidri veut sourire. Il ricane. Il trouve son client hors du coup. Il a vite envie d'en finir... Il est prêt même à sauter au cou de son client qui n'a même pas eu le courage d'aller au bout de son aveu en plaidant coupable. Et c'est justement son client qui va le tirer de ses pensées sombres. Oui madame la présidente, je n'aurais jamais dû boire d'abord, ne pas déranger la rue et les passants et surtout ne pas m'en prendre aux policiers qui ne faisaient que leur travail, s'est soudain écrié le détenu. - Voilà ce qu'on appelle être raisonnable, même votre avocat à retrouvé son sourire, lança Tabi qui regarda Halim Boudra le procureur qui marmonna les six mois de prison ferme Pleinement rassuré, maître kheidri s'engouffra dans une diatribe en direction de son client avant de s'enfoncer dans l'océan des circonstances atténuantes. «Madame la présidente, le plus gros des dégats se trouve dans sa propre faute : la maman d'abord qui est au bord de la crise de nerfs, le papa ensuite qui est humilié lui le parfait exemple dans le quartier qui ne pourra plus faire le «beau» et donner des leçons de civisme, dans le voisinage. «C'est pourquoi madame la présidente, il doit recevoir une leçon qui va lui apprendre outré ci mal voire mais encore à s'en prendre aux agents chargés du maintien l'ordre vous n'allez pas noter que je demande la relaxe : la peine doit y être même symbolique», a dit l'avocat qui a baisser les épaules en prenant acte du verdict qui a été énoncé à l'issue de l'audience : Abdeljalil a écopé de deux mois de prison ferme. A moins d'une grace le 5 juillet 2009, il devrait revenir chez lui vers le 9 août 2009.