Panique à bord. Les autorités financières du pays usent de toutes les formules possibles et imaginables afin de mobiliser le maximum de ressources qui permettraient aux caisses de l'Etat et aux trésoreries des entreprises de compenser, un tant soit peu, les pertes subies suite aux chutes vertigineuses des prix du pétrole. Après la déclaration volontaire des impôts et l'emprunt obligataire, les établissements financiers sont appelés à consentir davantage d'efforts afin de «rapprocher les épargnants des sociétés cotées en Bourse» en «redynamisant» ainsi le secteur boursier, resté depuis des années en léthargie. Pour ce faire, la Banque d'agriculture et du développement rural (Badr) a été désignée par le ministère des Finances pour montrer le chemin aux autres banques de la place en ouvrant hier au niveau de l'agence du Colonel Amirouche, à Alger-Centre, un point Bourse. Intervenant en marge de la cérémonie d'ouverture de ce point bourse, le PDG de la Badr, également président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Boualem Djebar, s'est félicité de cette opération pionnière en la qualifiant d'«une alternative financière qui constitue un intérêt pour le développement de la Bourse». Egalement présent à la cérémonie, le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), Abdelhakim Berrah, parle d'«une belle aventure», estimant que le point Bourse était «le chaînon qui manquait pour diffuser la culture de la Bourse en Algérie». Jugeant que le marché boursier «se développe bien, tant il abrite d'excellentes entreprises connues pour leur transparence vis-à-vis de la fiscalité», Berrah annonce l'introduction prochaine de plusieurs autres entreprises. Classant cette nouvelle mesure dans le cadre de la réforme de la Bourse, le PDG d'Alliance Assurances, Hassan Khelifati, a, pour sa part, rappelé qu'il s'agit (le point Bourse) d'une des revendications de sa compagnie, laquelle est déjà cotée en Bourse. Comme prochaine initiative susceptible de donner un coup de fouet à l'activité boursière, le patron de cette compagnie privée invite les responsables financiers et boursiers du pays à inciter les banques et compagnies d'assurance à s'introduire en Bourse. Dans un communiqué rendu public lundi, la Cosob explique que le point Bourse sera géré par les Intermédiaires en opérations de Bourse (IOB) et les professionnels agréés pour le placement de valeurs mobilières cotées en Bourse ou émises par appel public à l'épargne. L'objectif de cette action, qui va s'élargir à toutes les banques agréées en tant que IOB, consiste à participer à la création des conditions de réussite des opérations d'introduction en Bourse à venir et à l'amélioration de la liquidité du marché. Concrètement, ajoute la même source, il s'agit, à travers ces points Bourse, de mettre à la disposition des épargnants toutes les informations nécessaires leur permettant de prendre la décision d'investir en Bourse, en leur fournissant les explications de base utiles sur le fonctionnement de la Bourse. A l'heure actuelle, cinq compagnies sont cotées en Bourse en Algérie. Avec l'ouverture de la souscription d'actions de la cimenterie publique d'Aïn Kebira à Sétif (filiale du groupe Gica) qui a débuté dimanche dernier, la Société de gestion de la Bourse des valeurs (SGBV) s'attend à une augmentation de la capitalisation boursière à un milliard de dollars.