Après deux reports, le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs (Alger) examinera de nouveau l'affaire du rachat du groupe de presse El Khabar par Ness Prod, filiale du groupe industriel Cevital. Le tribunal tranchera-t-il dans ce conflit qui oppose le ministère de la Communication qui conteste la légalité de la transaction et Ness Prod, qui soutient que le rachat s'est déroulé dans le strict respect de la loi ? En tout cas, cette affaire qui était au début commerciale a pris des dimensions politiques avec les interventions des dirigeants des partis au pouvoir et les répliques du PDG de Cevital, Issad Rebrab. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, qui met en avant l'illégalité de la transaction, a affirmé, à plusieurs reprises, que le gouvernement n'a aucune intention de fermer El Khabar. «Nous sommes un pays de droit et le gouvernement du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'a aucune intention de fermer le journal El Khabar. Il est nécessaire de respecter la loi et d'attendre les décisions de la justice», a-t-il déclaré, il y a quelques jours, à Djelfa. Les assurances du ministre n'ont pas empêché l'affaire de prendre des propensions politiques, soulevant une vive polémique, surtout que des déclarations incendiaires sont faites de part et d'autre. La déclaration la plus musclée est faite par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qui a affirmé que c'est l'ancien patron du DRS, le général Toufik, qui veut acheter El Khabar au nom d'Issad Rebrab afin de préparer les prochaines élections présidentielles. Le procès d'aujourd'hui se déroulera dans les mêmes conditions que les précédents : un rassemblement de soutien à El Khabar aura lieu devant le tribunal. Plusieurs rassemblements ont été organisés dans différentes wilayas en guise de soutien et de solidarité avec El Khabar. Des intellectuels, dont certaines figurent connues du monde du militantisme, à l'image de Saïd Khelil, Mohamed-Lakhdar Maougal, Mokrane Aït Larbi et Noureddine Benisaad, ont rendu publique une déclaration de soutien à El Khabar.