Nouvel épisode dans l'affaire dite d'El Khabar. Le magnat algérien, Issad Rebrab, a annoncé hier dans l'après-midi avoir pris la décision de mettre en vente la majorité des actions rachetées par Ness Prod, filiale de Cevital, au groupe de presse El Khabar. Dans un message posté sur son compte facebook, Rebrab a écrit : «J'ai décidé de mettre la majorité du capital du groupe El Khabar à la Bourse d'Alger. Tous les Algériens qui défendent la liberté d'expression pourront devenir actionnaires. Nous allons nommer un comité de surveillance indépendant, pour veiller à l'éthique et à la déontologie», lit-on dans sa laconique déclaration postée sur les réseaux sociaux. Pourquoi ce revirement ? Issad Rebrab ne donne aucun détail. S'agit-il d'une opération stratégique ou alors est-ce une affaire qui commence à devenir trop encombrante pour le richissime homme d'affaires ? Issad Rebrab n'explique pas, pour l'instant, les raisons qui l'ont poussé à faire ce choix énigmatique dans la mesure où l'affaire est en justice. Son bras de fer avec le ministère de la Communication, rappelle-t-on, a commencé quand Issad Rebrab a annoncé avoir racheté la majorité des actions du groupe de presse El Khabar. Hamid Grine, ministre de la Communication, a aussitôt déposé une plainte auprès du tribunal administratif de Bir Mourad Raïs, à Alger. Le ministre avait lancé cette action en référé contre cette acquisition, soutenant que la loi n'autorise pas une même personne morale de détenir plusieurs journaux. La polémique est depuis allée en s'amplifiant. Jugée «commerciale par les uns», «politique» disent les autres, cette affaire a fini par provoquer une levée de boucliers impressionnante dans le camp de l'opposition et une partie de la société civile. Des sit-in de soutien ont été observés dans plusieurs régions du pays, alors que les partis de l'opposition criaient au scandale et multipliaient les sorties médiatiques en soutien au groupe de presse El Khabar. L'affaire, jugée en référé, a été reportée plusieurs fois. Dernier épisode en date, le 25 mai, le juge près le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs a encore une fois décidé de reporter le procès au 8 juin.