Le lancement du projet de la pénétrante routière Béjaïa - autoroute Est-Ouest est imminent. L'appel d'offres de l'étude de l'avant-projet détaillé sera lancé incessamment, a annoncé le directeur des travaux publics de la wilaya de Béjaïa. Déclaré d'utilité publique dans un récent décret exécutif, ce projet est considéré irréversible. C'est «le projet du siècle» pour reprendre l'expression du DTP de la ville de Bougie. Rencontré hier lors de la conférence nationale sur la préservation de l'outil national initiée par le ministère des Travaux publics, Kouider Miraoui a avoué que le gouvernement a décidé de réaliser définitivement ce projet dont l'étude de faisabilité a été déjà confiée à un bureau d'études et faite depuis trois ans. Elle a été terminée il y a une année, selon notre interlocuteur. Le dossier a été confié au ministère des Travaux publics qui a décidé de le transférer à l'Agence nationale des autoroutes. Entre-temps, le gouvernement a inscrit une première tranche du projet qui est la libéralisation du couloir et les indemnisations, ainsi que le transfert des réseaux avec une enveloppe financière de 8,1 milliards de dinars. «Nous avons inscrit cette opération et c'est la direction des travaux publics de la wilaya qui va la diriger. Il faut compter jusqu'à fin 2011 pour voir le lancement des travaux de l'autoroute Béjaïa-Bouira. C'est une pénétrante qui liera la ville de Béjaïa à l'échangeur de Ahnif (Bouira). Une partie de la réalisation sera confiée à la wilaya de Bouira et une autre à celle de Béjaïa. Mais la grande partie se trouve dans la région de Béjaïa. La pénétrante comprend cinq grands échangeurs, au niveau de Béjaïa ville, d'El Kseur, de Sidi Aich, d'Akbou et de Tazmelet, un grand tunnel et 45 ouvrages d'art», a précisé le DTP avant d'ajouter que le tracé se trouvera sur la rive droite de l'oued Soummam de Béjaïa. La rive gauche se trouve urbanisée. Le responsable de la wilaya de Béjaïa a confié que la pénétrante traversera des terres agricoles et quelques habitations. Quant à l'ancienne route, la RN 26, elle sera réservée aux automobilistes qui ne veulent pas payer le confort et la rapidité de la future autoroute. Globalement, ce projet a été évalué à 100 milliards de dinars. «C'est un projet vital pour le développement de la wilaya. Il permettra de relancer tous les secteurs économiques. Il servira le port de Béjaïa qui est la deuxième infrastructure du pays. C'est un axe qui va permettre également le développement de l'autre rive de Béjaïa, qui, faut-il le rappeler, est dépourvue d'activités agricoles et industrielles. Et comme Béjaïa est devenue une ville enclavée, par rapport à l'autoroute Est-Ouest, cette nouvelle réalisation reliera la ville de Bougie à d'autres wilayas. C'est aussi un autre projet du siècle. Nous avons demandé l'aide de tout le monde. Il faut que les citoyens de la région comprennent l'intérêt général du projet» a-t-il ajouté.