Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui n'a pas caché l'ampleur de la crise financière engendrée par la chute des prix du pétrole, a tenu à rassurer les Algériens que la situation économique du pays devrait s'améliorer à partir de 2018. «Nous devons reconnaître que la situation en 2016 est difficile et elle le sera un peu plus en 2017, mais à partir de 2018 les choses vont s'améliorer», a lancé hier Abdelmalek Sellal dans un discours prononcé devant les investisseurs de Tizi Ouzou à l'issue d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya. Insistant à chaque fois sur l'importance de l'investissement dans tous les secteurs, notamment dans l'agriculture et l'industrie, le Premier ministre a tenu à rassurer les investisseurs de la région quant à la volonté du gouvernement de mener une véritable politique d'investissement afin, dit-il, de sortir peu à peu de la dépendance aux hydrocarbures. «On a trop parlé de la rente et poussé ainsi le peuple à l'assistanat. Aujourd'hui la valeur du travail n'existe plus chez nous alors il est temps de changer les mentalités et pousser les gens au travail», lance-t-il à l'adresse des investisseurs de la wilaya. Abdelmalek Sellal, qui a insisté à l'occasion pour dire que le gouvernement encourage l'investissement public et privé ainsi que celui créé dans le cadre du partenariat avec les étrangers, a tenu à signaler que la règle 49/51 est un faux problème. Selon lui, celle-ci aide beaucoup plus les entreprises algériennes grâce notamment au transfert du savoir-faire. Dans ce sens, Sellal a annoncé la création prochaine d'une société en partenariat avec une entreprise étrangère spécialisée dans la fabrication des hélicoptères. «Oui, nous allons fabriquer des hélicoptères haut de gamme et nous allons même en exporter», affirme le Premier ministre qui a beaucoup insisté sur la nécessité de lier des partenariats avec les étrangers dans le secteur de l'industrie, notamment celui de l'automobile. «Il faudra en finir avec la politique, nous avons ramené tant de voitures de telles marques. Nous devons absolument penser à investir dans le secteur de l'automobile. Il n'y a pas que Peugeot ou Renault. Il y a d'autres marques qui viendront s'installer chez nous», rassure-t-il. Abdelmalek Sellal qui a reconnu les problèmes auxquels font face les investisseurs nationaux, notamment ceux liés au manque de foncier industriel, a affirmé que la prochaine tripartite prévue dans les prochains jours devra traiter trois points, à savoir la situation économique du pays, le modèle de développement économique et la nouvelle politique de croissance. «C'est la seule solution si on veut aller vers une vraie croissance économique en dehors de la rente pétrolière», explique Sellal qui a affirmé que le problème du foncier reste l'un de freins majeurs pour booster l'investissement non sans ajouter les lenteurs bureaucratiques et surtout la difficulté de l'accès aux crédits bancaires. Pour Sellal, il s'agit avant tout d'un problème de mentalité chez certains responsables qui agissent encore, selon lui, avec le système de la gestion socialiste des entreprises (GSE). «Ce n'est pas normal qu'un investisseur attend plus de dix années pour avoir son acte de propriété. Il faut qu'on se débarrasse de la GSE. Il faut libérer les mentalités. Il ne faut plus avoir peur surtout que désormais l'acte de gestion est dépénalisé», lance Sellal. Tout en affirmant que le gouvernement «n'est pas contre les gens qui veulent investir et gagner de l'argent». Sellal a toutefois précisé que cela doit se faire dans la transparence. «Dans l'acte d'investir, il faut être entier», ajoute-t-il.