Une sixième réplique d'une magnitude de 3,2 sur l'échelle de Richter a été enregistrée hier à Médéa. Le directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Graag), Abdelkrim Benyelles, a expliqué, hier, que c'est un phénomène naturel «modéré». «La terre doit dégager son énergie. Seule une forte réplique pourrait le faire. Les répliques du séisme de 2003 avaient duré 3 ans», a-t-il assuré. Le DG du Craag a, dans son intervention sur les ondes de la Chaîne III, tenu à couper court quant à la possibilité de prévoir un tremblement de terre. «Si on arrivait un jour à prédire un séisme, ceci vaudrait un prix Nobel», a-t-il estimé, ajoutant que cette question a été déjà tranchée par la communauté scientifique mondiale. Le sismologue, chercheur et docteur d'Etat en astronomie et astrophysique de l'université de Blida, Loth Bonatiro a indiqué, pour sa part, que «seule l'activité sismique peut être prédite», soulignant que «la science n'est pas arrivée au point de prédire un séisme, ni son ampleur». Il a expliqué que des études sont entreprises par les chercheurs en sismologie, mais on n'est pas encore arrivés au point de prédire un tremblement de terre. Un léger revirement, connaissant les déclarations controversées de M. Bonatiro au lendemain du séisme de Boumerdes. L'Algérie est située dans une zone d'activité sismique modérée. L'activité sismique en Algérie est tectonique. «Quand les plaques africaine et euro-asiatique se rencontrent, cela engendre des séismes et pourraient engendrer d'autres pouvant être de forte magnitude», explique-t-on. Le développement d'un réseau informatique permet, aujourd'hui, de communiquer même sur les petites secousses. Il a souligné, notamment, que les séismes survenus ces derniers mois, dont le plus récent l'a été dans la région de Médéa, figurent parmi ceux ayant ébranlé l'Algérie depuis des millions d'années. Le DG du Craag a estimé qu'il faut prendre en compte le caractère sismique du pays. «Il faut intégrer ce phénomène dans le programme de développement durable et étudier ce phénomène», selon lui. Il a préconisé d'aller vers la prévention pour réduire les effets néfastes d'un tremblement de terre. Il est nécessaire d'adopter des actions de prévention des risques majeurs, dont celle consistant à apprendre à réagir «avec sang-froid» lors d'une secousse tellurique. La prévention au risque majeur sismique nécessite une coordination avec d'autres secteurs (ministère de l'Intérieur, Habitat, Travaux publics...). Des mesures de prévention et de sensibilisation ont commencé à être prises en compte depuis les séismes d'El Asnam (Chlef) et de Boumerdès, par l'introduction de normes parasismiques au moment de la construction d'édifices réservés à l'habitat, notamment. Une cartographie est déjà établie par le Craag pour les zones sismiques de la partie marine à celle saharienne. Quand au risque de tsunami, Benyelles a précisé que «c'est un risque minime. Nous avons connu un petit tsunami dans la région de Boumerdes de près de 1,50m. Il est insignifiant par rapport à ceux qui se sont produits à Soumatra ou au Japon».