Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué hier avoir parlé avec la chancelière allemande, Angela Merkel, exhortant au bon sens à quelques jours d'un vote du Bundestag sur une résolution reconnaissant le génocide sous l'empire ottoman des Arméniens, que nie Ankara. M. Erdogan a indiqué devant la presse, à Izmir, précédant un départ en Afrique, avoir fait part de ses inquiétudes lors de la conversation au cas où cette résolution, qui a provoqué un fort mécontentement à Ankara, était adoptée. Si ce texte est voté et que l'Allemagne tombe dans ce piège (...) cela pourrait détériorer toutes nos relations avec l'Allemagne où vivent trois millions de Turcs et qui est notre alliée dans l'Otan, a-t-il souligné. Il a ajouté que pour la Turquie, ce texte n'a rien de contraignant au vu du droit international. Cette résolution, intitulée «Souvenir et commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités chrétiennes», il y a 101 ans, est proposée par les groupes parlementaires de la majorité - les conservateurs de la CDU/CSU et le SPD - ainsi que par celui des Verts, formation de l'opposition, et a toutes les chances d'être adoptée jeudi. Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide. La Turquie affirme, pour sa part, qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500 000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort au moment où les forces ottomanes et la Russie se disputaient l'Anatolie.