Telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes, la menace de la fièvre porcine planera de façon plus persistante ces jours-ci, qui voient les déplacements des personnes s'amplifier. La période estivale, qui coïncide avec l'arrivée de vagues d'émigrés établis à l'étranger, placera cette dernière sous le seau de la plus haute surveillance. En provenance de pays proches, comme l'Espagne ou la France, où des cas de fièvre porcine ont été recensés, c'est dire si la vigilance doit être des plus strictes. Les déplacements dans le cadre de l'accomplissement de la omra aux Lieux Saints de l'Islam, où des cas y ont été dénombrés, sont également une autre source d'inquiétude. L'apparition de deux cas au Maroc, si proche de nous, est une brèche à surveiller de près aussi. Si les mesures sanitaires prises par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n'ont été expérimentées qu'une seule fois, les allées et venues des vacanciers de tous bords qui s'accentuent en période estivale vont constituer un stimulant pour les activer afin de détecter le moindre cas suspect dès franchissement des frontières algériennes. Premiers espaces foulés et premières portes par lesquelles peut accéder le virus, les ports, les aéroports et les voies terrestres, tous sont placés sous vigilance maximale. Une surveillance qui a permis d'intercepter le premier cas suspecté en provenance du Mexique, où la pandémie a démarré et fait le plus grand nombre de victimes. Alors que le virus s'est propagé un peu partout dans le monde, continuant de contaminer quotidiennement des centaines de personnes, et que l'OMS a décrété le passage au niveau six, l'Algérie demeure à l'abri de la pandémie. Le virus A(H1N1), qui a adopté le mode de transmission d'homme à homme, fait qu'aucune région du monde n'est à l'abri. Raison pour laquelle on ne le dira jamais assez : tout réside dans la prévention. La survenue de cas arrive sans prévenir, tout réside dans la manière de l'accueillir. De ce côté, le ministère se veut rassurant. L'Algérie possède les moyens matériels et humains pour faire face à d'éventuels cas de grippe porcine. Un programme comprenant l'aménagement de 53 hôpitaux de référence, la préparation de tous les spécialistes afin de faire face à une éventuelle apparition de la grippe, l'évacuation des cas suspects transférés en ambulance adaptée, ainsi que les stocks de médicaments en constant renforcement et un nombre important de masques acquis. Etre prêt à toute éventualité, c'est bien, mais ne pas avoir à s'en servir, c'est encore mieux.