En vue d'améliorer le niveau de compétitivité des entreprises, la maîtrise des frais de la logistique qui atteint actuellement 35% dans le coût du produit est devenue indispensable. Dans le pourtour méditerranéen, la charge de la logistique dans le processus de production est plus élevée en Algérie, ont relevé des intervenants lors d'une journée d'étude sur la logistique comme vecteur de compétitivité organisée jeudi à Alger par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Le ministre des Transports Boudjema Talaï a mis en avant l'importance de réduire le niveau du coût de la logistique pour le ramener de 35 à 15% à court terme. Il a relevé, à cet égard, l'importance de réviser le cadre réglementaire relatif à la logistique, en sus d'autres réformes sur plusieurs plans pour accompagner le changement. Talaï a exprimé la volonté de son département en vue de rattraper les retards accusés dans ce domaine et d'accompagner l'évolution des besoins des entreprises en matière de logistique. Il a annoncé, dans ce sens, la mise en place prochaine d'un Conseil national des chargeurs et la création de nouvelles plates-formes logistiques. Pour sa part, le président du FCE, Ali Haddad, a suggéré de «construire une industrie logistique qui doit impérativement se tourner vers l'avenir pour assurer le développement des entreprises algériennes et leur assurer une meilleure compétitivité, notamment à l'international». Des progrès ont été réalisés à travers des programmes routiers et ferroviaires, des infrastructures aériennes, développement de la connectivité internet, des projets d'extension des zones de fret maritime. «L'Algérie doit se doter rapidement de plates-formes logistiques», a recommandé le président du forum. Il expliquera qu'«au sein de la chaîne logistique et aux points de contact entre fournisseurs, producteurs et distributeurs finaux, il est nécessaire d'avoir recours à des plates-formes logistiques pour croiser les flux d'informations et traiter les flux physiques correspondants». Ces plates-formes logistiques, a-t-il ajouté, «devraient permettre à notre pays de garder et améliorer son leadership en termes de PIB au sein du Grand-Maghreb et du Sud-Sahara, développer une véritable industrie de la logistique pour améliorer la compétitivité de nos entreprises et également créer des milliers d'emplois». Il a ainsi recommandé de «mettre à niveau la réglementation nationale dans les domaines de la logistique qui recouvrent le transport aérien, routier et ferroviaire ainsi que le transport maritime et toutes les activités annexes liées au commerce international». Ali Haddad a noté l'urgence «de mettre en place des zones logistiques dans le cadre de l'aménagement du territoire». Selon Mohamed Boushaki, directeur de la marine marchande et des ports au ministère, une étude a été réalisée qui se traduira sur la révision des textes réglementaires relatifs à cette activité. «Nous allons essayer de réduire ces coûts et les ramener à 15%, dans une année à travers la création de nouvelles plates-formes au niveau des ports permettant de réduire les retards de dédouanement des marchandises.» D'autres mesures ont été prises en concertation avec la Société nationale de transport ferroviaire et autres secteurs pour diminuer le retard dans la gestion des flux de marchandises. Les textes relatifs aux ports secs seront également révisés, ce qui permettra à l'avenir de créer de nouveaux ports secs et privilégier la transparence. Le nouveau texte sera publié dans une semaine, a-t-il annoncé.