L'exposition collective «Les 80», regroupant des œuvres anciennes et récentes de six plasticiens algériens ayant émergé dans les années 1980, a été inaugurée samedi à l'Espace d'art contemporain d'El Achour à Alger. Entre gouaches, huiles, acryliques, collages ou encore sculptures, ces œuvres très diverses – signées Hellal Zoubir, Arezki Larbi, Mustapha Goudjil, Mustapha Nedjaï, Malek Salah et Akila Mouhoubi – se caractérisent par l'ouverture sur l'art universel. Les visiteurs pourront apprécier l'influence du «Pop Art» américain dans les gouaches et acryliques sur papier réalisés en 1983 par Zoubir Hellal, ou l'évocation de l'art des estampes japonaises dans les huiles de 2014 de Mustapha Nedjaï. Mustapha Goudjil revisite, quant à lui, les motifs du patrimoine pictural algérien – revendiqué par le groupe «Aouchem» à la fin des années 1960 – à travers quatre acryliques sur toiles. Intitulée Quadrature, cette série, réalisée en 2016, reprend les formes géométriques enchevêtrées et les motifs végétaux de l'art islamique en y incluant des couleurs évoquant l'usure du temps qui passe ou des éclaboussures de sang. Autre création remarquée par les visiteurs de l'exposition, deux grandes sculptures de couleur noire en résine et en pigments de Malek Salah représentant, respectivement, un homme en posture de méditation et une femme allongée. Impressionnantes par la pureté de leurs lignes et par leur réalisme dans la représentation des corps, ces sculptures inachevées, titrées «Odalisque noire» et «Intériorité» renvoient également, à travers les traits dessinés à la surface, à d'autres créations de Malek Salah, plus connu pour ses grandes toiles abstraites. L'exposition «Les 80» est visible durant tout le mois de juin.