Les oasis de la sirène des Ziban comptent un patrimoine phœnicicole très important estimé, selon des chiffres officiels, à pas moins de 4 millions de palmiers dattiers, dont la récolte est en grande partie commercialisée sur les marchés étrangers grâce à la bonne réputation du label algérien et dont Deglet nour arrive en tête des variétés les plus prisées aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays du fait de ses propriétés nutritives. La culture de la datte ne se résume pas uniquement à la récolte et à la commercialisation des tonnes de dattes conditionnées ou en régime, elle offre aussi une importante opportunité et un créneau d'activités porteuses pour ceux qui peuvent mettre en œuvre leurs idées ambitieuses, leur assurant ainsi un revenu. En effet, outre les articles artisanaux fabriqués à partir du palmier dattier, d'autres produits succulents méconnus par une bonne partie du public sont dérivés de la datte, à l'exemple de la levure alimentaire, de la pâte de datte, de la confiture, du jus et du miel localement appelé «robb». Cet aliment aux innombrables qualités nutritives et thérapeutiques garnit les étals de plusieurs commerçants de Biskra. L'un de ses producteurs, Lazhar Satta, un trentenaire qui, pour améliorer ses conditions de vie, s'est lancé dans cette activité, unique en son genre dans la région dont il est originaire. En un laps de temps relativement court, son activité est couronnée de succès. «Au départ, c'était pour me libérer des griffes du chômage que je me suis aventuré dans ce créneau quelque peu risqué du fait que cela requiert des moyens financiers suffisants, ce qui n'était pas le cas pour moi», souligne-t-il, avant d'ajouter : «Tout ce que j'ai fait, c'est mettre en application des idées énergiques.» Avec des moyens du bord traditionnels, dit-il, il est parvenu à transformer la demeure familiale en une «unité de production» de robb exempt de composants chimiques, où des centaines de récipients en verre remplis de ce produit délicieux. Il est arrivé en un temps record à conquérir le marché local et même à commercialiser son produit dans les régions avoisinantes, entre autres Batna et Sétif. A une question portant sur la préparation de cette matière mielleuse, notre interlocuteur nous fait savoir que des ustensiles de ménage, à savoir un réchaud à gaz, un couscoussier et une essoreuse, sont nécessaires pour la préparation du produit. Toutefois, ce petit producteur est confronté à d'innombrables inconvénients qui risquent de tuer en lui l'esprit d'initiative. Il affirme qu'il fait face à «moult désagréments, d'autant que le marché des dérivés de la datte n'est pas encore organisé». S'agissant de la distribution, ce producteur explique que «ce n'est toujours pas facile d'écouler le produit bien qu'il soit convoité, en raison toujours du manque des moyens». Pour finir, ce jeune homme qui s'est lancé dans un grand projet avec des moyens simples se dit capable d'aller loin dans la production des dérivés du palmier dattier si des moyens seront mis à sa disposition. «Cela ne requiert nullement de gros investissements et Biskra dispose encore de millions de palmiers dattiers», conclut notre interlocuteur. A priori, les doléances de ce jeune homme qui déplore le manque de moyens, financiers notamment, lance un appel aux autorités locales afin de l'aider à développer cette activité ; il les interpelle afin de mettre en place des mesures pour promouvoir ce nouveau segment de production.