Les citoyens des communes de Tazmalt et Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, ont procédé ce matin à la fermeture des sièges de ces APC dont ils exigent la dissolution immédiate pour cause de blocage depuis des mois. «Non à la hogra !», «Pour la dissolution immédiate de l'APC», «Elus dehors»… sont autant de slogans qui revenaient sans cesse dans la bouche des protestataires agglutinés devant les sièges de ces municipalités. «Le wali qui a menacé de dissoudre les APC bloquées devrait agir immédiatement car les risques de voir la situation se détériorer et balancer vers la violence sont bien réels» nous dit militant associatif de Tazmalt. Minées de l'intérieur par des dissensions depuis leur installation, ces assemblées n'ont jamais pu, à vrai dire, fonctionner sereinement. Et c'est généralement au détriment des populations livrées au désarroi que les élus s'entredéchirent, à tort ou à raison, au grand jour. A Akbou, la plus importante ville de la wilaya après Béjaïa, c'est un très lourd portefeuille de programmes de développement qui s'en trouve bloqué. On parle de quelque 6 milliards DA qui sommeillent dans les comptes de la commune en l'absence de consensus entre élus. Même les prérogatives de l'Etat en matière de fonctionnement de l'administration, de l'hygiène, de la sécurité, en pâtissent. Très dommageables pour les collectivités, ces problèmes qui se transforment le plus souvent en déchirures irréparables n'indiquent pas, tant ils sont fréquents, que les pouvoirs publics ont à cœur d'y remédier définitivement. Le législateur qui a cru devoir apporter une solution définitive aux retraits de confiance qui ont souvent plombé le fonctionnement des assemblées élues par une «fonctionnarisation» de l'élu à travers l'attribution de salaire, devrait se poser légitimement la question de savoir si ce ne sont pas ces indemnités qui sont à l'origine des blocages. Même la vénérable assemblée de wilaya n'en a pas été épargnée. On s'en souvient, en effet, que l'APW a été au centre d'une lutte impitoyable à coups de déclarations et d'accusations pour son contrôle, dès que la majorité qui la dirigeait s'est retrouvée fragilisée à la faveur du retrait d'un «partenaire» de l'alliance. Du gel du développement de la région, on s'en préoccupait peu. Visiblement lassées par ces querelles, les populations de ces communes qui sont suspendues depuis la promulgation en mars du décret portant renouvellement des assemblées à une annonce de dissolution de ces APC, sont décidées en tout cas à poursuivre leur action «jusqu'à la dissolution officielle de l'assemblée», affirment les protestataires à Akbou qui étaient, pour rappel, sortis dans la rue il y a une semaine pour les mêmes motifs. A Tazmalt, le ton est aussi au même stade de détermination. «Il n'y a plus rien à négocier aujourd'hui. La dissolution s'impose d'elle-même», confiera de son côté au Temps d'Algérie, Tarek Assam, élu à l'APC de Tazmalt, dont onze élus font bloc contre huit.