Le scandale de la fuite des sujets du baccalauréat qui a éclaboussé la communauté de l'Education nationale et par extension toute la société algérienne est une affaire qui ne peut pas passer dans l'impunité. A suivre les propos du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui intervenait hier à l'occasion de la tenue à Alger de la 19e tripartie, on comprend la gêne dans laquelle se trouve le gouvernement, à tel point qu'il considère cet acte comme une atteinte «à la sécurité nationale». Ce dernier promet d'ailleurs de sévir pour stopper ce phénomène de fraude qui porte un lourd préjudice au système éducatif algérien et met gravement en cause la crédibilité des diplômes délivrés à tous les niveaux. «La fraude enregistrée dans le secteur de l'éducation et du savoir est inacceptable et le gouvernement est décidé à combattre son étendue», a déclaré le chef de l'Exécutif qui va plus loin en lâchant que «quand on touche à ce niveau du savoir, on a touché à la sécurité nationale». La messe est donc dite et la chasse aux coupables a bien commencé. Car selon le Premier ministre, «l'enquête est en cours pour démasquer les auteurs de tels actes et la justice frappera fort contre tous ceux qui sont impliqués». Le premier à être concerné, c'est l'instance chargée de préparer les sujets. Dans la foulée, il a annoncé que «des mesures de réformes devraient être prises au niveau de l'Office national des examens et des concours (Onec) si des imperfections venaient à être décelées». Outre l'Onec, Sellal a assuré que «tout responsable n'assumant pas ses responsabilités dans des affaires engageant la sécurité et la stabilité du pays sera sanctionné selon les lois en vigueur», confirmant à demi-mot que la responsabilité de cette fuite ne se limite pas au niveau des élèves et quelques enseignants qui ont publié et partagé les sujets et les réponses sur les réseaux sociaux, mais que cette affaire vient de plus haut. Sans citer nommément aucune personne ou organe, Sellal a accusé «certaines parties (qui) tentent de saborder l'évolution (d'une année scolaire 2015-2016) qui s'est déroulée dans de bonnes conditions contrairement aux précédentes». Se dressant contre ces parties, Sellal réitère son soutien à la ministre de l'Education et réaffirme «la détermination du gouvernement à poursuivre les réformes engagées dans le secteur car l'Algérie a besoin de modernité». Enfin, le ministre, qui a confirmé que certaines épreuves seront refaites, a laissé le soin à Mme Benghebrit d'annoncer aujourd'hui les dates et les matières qui seront concernées par une deuxième session.