Retour à la case départ «tous ceux qui n'assument pas leurs responsabilités dans des affaires engageant la sécurité et la stabilité du pays seront sanctionnés selon les lois en vigueur.» Le gouvernement a finalement donné son aval pour l'annulation partielle des épreuves de baccalauréat dont les sujets ont fait l'objet de fuites à travers les réseaux sociaux. L'intervention du Premier ministre Abdelmalek Sellal, hier, lors des travaux de la 19ème tripartite a mis fin à toutes les spéculations et la polémique qui ont suivi la fin des examens du baccalauréat la semaine écoulée, mais elle véhicule, aussi, un message de soutien à Nouria Benghebrit qui continue d'essuyer les attaques de ses détracteurs et toutes ces voix qui se sont élevées pour exiger son départ de la tête du ministère de l'Education. Le Premier ministre a qualifié dans son discours cet acte «d'une véritable atteinte à la sécurité nationale» et promis aux personnes impliquées des sanctions modèles. «La justice sera intransigeante envers ces personnes qui ont porté atteinte non seulement à la crédibilité de cet examen, mais aussi à la sécurité nationale»a-t-il indiqué. Les fuites qui ont caractérisé les examens du baccalauréat sont «inacceptables» selon le Premier ministre, qui exprimera la volonté du gouvernement de lutter contre ce phénomène, «la fraude enregistrée dans le secteur de l'éducation et du savoir est inacceptable et le gouvernement est décidé à combattre l'étendue de la fraude». Une mission difficile à concrétiser sur le terrain, sans l'implication des citoyens qui devraient contribuer à la lutte contre ce genre de comportements, estimant qu'il n'y a «point d'avenir quand on bouscule les structures du savoir et de la connaissance». Pour ce qui est de l'enquête menée par les services de sécurité, dont 50 personnes suspectes arrêtées, et 200 adresses IP identifiées, le Premier ministre a affirmé que l'enquête suit son bon chemin pour «démasquer les auteurs de tels actes et la justice frappera fort contre tous ceux qui sont impliqués» dans les fuites enregistrées lors du baccalauréat 2016, à présent les noms des personnes impliquées dans cet acte, identifiées, n'ont pas été révélés à l'opinion publique. Le ministère de l'Education s'est seulement contenté d'annoncer que les personnes impliquées feront l'objet de poursuites judiciaires. Et ce, afin de ne pas mettre des entraves devant l'évolution de l'enquête. Par ailleurs, M.Sellal a mis l'accent sur la nécessité de la réforme du système de l'organisation du baccalauréat à travers la réforme de l'Office national des examens et concours (Onec) dont la manière de gérer semble dépassée par le temps. «Des mesures de réforme devraient être prises au niveau de l'Onec, si des imperfections venaient à être décelées»a-t-il souligné, avant d'appeler tous les acteurs à assumer leurs responsabilités, «tous ceux qui n'assument pas leurs responsabilités dans des affaires engageant la sécurité et la stabilité du pays seront sanctionnés selon les lois en vigueur». Revenant sur les attaques qu'a subies la ministre de l'Education, de la part des partis islamistes, le Premier ministre n'est pas resté indifférent, ce dernier a exprimé un soutien ferme à sa ministre de l'Education, en insistant sur le bon déroulement de l'année scolaire par rapport aux précédentes. «Certaines parties, sans les nommer, tentent de saborder cette évolution», renouvelant «la détermination du gouvernement à poursuivre les réformes engagées dans le secteur car l'Algérie a besoin de modernité»,a-t-il conclu. Pour sa part, la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, animera aujourd'hui une conférence de presse au siège de son département pour donner plus de détails sur les modalités à adopter et la date de l'organisation de ces épreuves, après avoir eu l'aval du gouvernement. Rassurée par le discours du Premier ministre, Mme Benghebrit a réussi à passer l'écueil des islamistes, mais elle sera confrontée, à nouveau, à un vrai problème, celui posé par les élèves. Certes, l'annulation des examens s'est confirmée, mais les grandes questions restent toujours d'actualité. Comment faire pour convaincre les élèves de repasser les épreuves? Comment éviter la fraude et la fuite des sujets? Le ministère de l'Education ira-t-il vers la réintroduction du sujet de secours pour parer à toute éventualité? Des questions qui seront abordées par la ministre de l'Education lors de la conférence de presse qu'elle animera aujourd'hui. Il reste à souligner que l'annulation partielle des examens du baccalauréat, est présentée, par le ministère et les syndicats du secteur, comme la seule option raisonnable permettant de garantir l'égalité des chances entre les concurrents, également, la crédibilité de cet examen national est celle de l'Ecole algérienne. Pour rappel, l'opération de correction des copies d'examens est maintenue pour le 12 juin, elle concerne seulement les matières qui n'ont pas été marquées par la fuite des sujets.