Les présidents des organisations patronales étaient unanimes hier lors de leurs interventions aux travaux de la 19e tripartie sur la profondeur de la crise économique. «La chute des prix des hydrocarbures n'a pas causé la crise, elle l'a tout simplement révélée encore une fois au grand jour», a souligné le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand-Saïd Naït Abdelaziz. Pour le président de la CNPA, «l'heure est à la diversification de notre économie. C'est là un choix qui s'impose à nous tous, nation, Etat, pouvoirs publics, chefs d'entreprise, forces vives et sociales, le succès sera collectif ou ne sera pas, d'où l'importance d'un nouveau modèle économique comme l'a souligné le président de la République lors du dernier Conseil des ministres». Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem Merakchi, a aussi appelé pour sa part à la lutte contre toute forme de bureaucratie et à une mise en œuvre rigoureuse du Pacte économique et social, signé en 2014, du fait qu'il comporte les fondements d'une économie basée sur l'entreprise et la rentabilité. Le président de l'Union des investisseurs algériens (UIA), Abdelouahab Rahim, a surtout plaidé pour une liberté économique plus large et pour une plus grande transparence et clarté dans la législation, notamment le code des investissements. Il a estimé que ce cadre réglementaire doit être amélioré et clair pour rassurer les opérateurs économiques. En un mot, Rahim réclame la visibilité. Le président de l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep), Lakhdar Rakhroukh, a exprimé son inquiétude face au recul du nombre des commandes allouées aux entreprises du BTPH du fait du gel de certains projets d'équipement, en appelant à soutenir ces entreprises pour qu'elles préservent leurs parts de marché. Les organisations patronales étaient unanimes à revendiquer plus de liberté et de facilités en matière d'accès aux financements, au foncier industriel et l'assouplissement du code du travail jugé trop rigide pour les employeurs. A plusieurs reprises, le Premier ministre a dû intervenir pour rassurer les chefs d'entreprise sur la volonté du gouvernement de soutenir aussi bien le secteur public que privé. Les ministres et les walis ont été d'ailleurs instruits à répondre sans délai et sans contraintes aux demandes des investisseurs.