Le chef du service de la réception de l'hôtel Safir, qui aurait tenté de dévoiler une affaire relative à la dilapidation des biens publics, s'est retrouvé à la cour d'appel près le tribunal pénal. Cette affaire opposant ce fonctionnaire et le représentant de l'hôtel, en l'occurrence le directeur général, a éclaté lorsque ce dernier a découvert un trou au niveau des finances. Selon ses dires, six factures auraient été falsifiées. Le seul responsable est le chef du service de la réception. «Ces factures concernent un client qui n'est autre que le copain de l'inculpé.» Auditionné par le président de l'audience, l'inculpé répondant aux initiales de A. A. a nié avoir falsifié ces factures. «Cette histoire de falsification est une vengeance. Dès mon arrivée au mois de mars de 2003, j'ai signalé oralement une anomalie existant au niveau du logiciel installé. L'indifférence du directeur m'avait obligé à rédiger un rapport», a-t-il déclaré. D'après sa version, c'est le système informatique qui fait défaut et le directeur est complice dans la mesure où il n'a pas bougé le petit doigt pour réparer l'anomalie. «Le déficit financier dépasse les 50 milliards de centime et remonte à 2001. J'ai même alerté la brigade économique. Ce qui a emmené le directeur à me poursuivre en justice pour falsification de factures imaginaires. Il y a des milliers de fausses factures», a-t-il ajouté. «Mais le logiciel informatique ne change pas le numéro de chambre», a précisé le président du jury.«Impossible de changer quoi que ce soit, parce qu'il y a un mouchard à l'intérieur de l'ordinateur», a-t-il précisé. Et d'ajouter : «Parmi les six factures falsifiées, quatre d'entre elles ont été délivrées le vendredi, jour de mon repos. De plus, on enregistre toutes les opérations.» «Avez-vous le registre débiteur», demande le juge.«Pourquoi n'avez-vous pas enregistré ces opérations alors», lui a rétorqué le magistrat. «Parce que ces factures n'existent pas, tout simplement», a argumenté l'inculpé.Le directeur général, représentant l'hôtel Safir, a insisté sur le fait que les six factures concernent la même personne. «Et elle n'est autre que l'ami de l'inculpé», a-t-il affirmé. «L'anomalie informatique est-elle possible ?», interroge le juge.«Non, le système ne peut pas se tromper pour une seule personne.» De son côté, l'avocat de la partie civile a demandé à ce que la partie adverse présente les documents prouvant la falsification de 50 milliards de centimes, tout en manifestant son accord pour une enquête complémentaire exigée par le tribunal de première instance. Le procureur a demandé une peine de 2 ans de prison ferme à l'encontre de l'inculpé. Toutefois, la justice a demandé la présentation des documents falsifiés, mais jusque-là aucun papier n'a été présenté. La cour d'appel tranchera prochainement.