Malgré les très bons résultats enregistrés pour les exportations françaises de blé, les cours européens des céréales étaient en recul avant-hier dans le sillage du marché américain. Au lendemain d'une hausse, les cours du blé et du maïs se repliaient à Chicago. Les mouvements des investisseurs sur la première place financière mondiale pour les céréales ont un impact sur les marchés européens. Pourtant, il est attendu que les exportations françaises connaissent une forte hausse en cette fin de campagne 2015/2016, une situation qui poussera les prix européens à la hausse. L'établissement public FranceAgriMer a revu avant-hier en hausse ses prévisions d'exportations de blé vers les pays hors UE, à 12,4 millions de tonnes, contre 12 millions prévus le mois précédent. Si cet objectif se concrétise au 30 juin, date de fin de la campagne, cela représentera une hausse de 10% des exportations françaises vers ces pays, grâce à d'importants achats du Maroc, mais aussi de pays plus inhabituels (Mexique, Thaïlande, Corée du Sud). Les craintes s'affichent autour de la prochaine récolte, notamment après les fortes pluies et des inondations qui persistent toujours. Seulement, un quart des superficies françaises de blé est désormais considéré en très bon état, selon les prévisions de l'organisme Céré'Obs dévoilées jeudi. Les cultures sont en retard aujourd'hui par rapport à la moyenne des cinq dernières années et la récolte sera peut-être un peu décalée, a expliqué Bertrand Alison de Céré'Obs. L'organisme note une recrudescence des problèmes de maladie sur les différentes céréales. Sur Euronext vers l'après-midi, la tonne de blé perdait un euro à 170,75 euros sur l'échéance de septembre et 50 centimes sur celle de décembre à 176,50 euros. 12 500 lots avaient été échangés. Le maïs perdait un euro à 186 euros sur l'échéance d'août et 1,25 euro sur celle de novembre à 176. Environ 700 lots avaient été changés. Par ailleurs, les prises de bénéfices sur le marché mondial du pétrole pesaient sur les cours du colza, très sensible aux variations de l'or noir en raison de son utilisation dans la fabrication de biocarburant. Les prix du soja à Chicago, soumis à une forte spéculation ces jours-ci liés à la météo en Argentine, étaient également en baisse, représentant une cause supplémentaire de baisse des prix pour le colza. Sur Euronext, la tonne de colza perdait 1,25 euro sur l'échéance d'août à 382,75 euros et 50 centimes sur celle de novembre à 386 euros. Plus de 5000 lots avaient été échangés. Sur le marché physique français, les prix évoluaient en ordre dispersé.