De nouvelles wilayas déléguées seront créées au courant de cette année. Le gouvernement n'envisage pas de renoncer au projet de découpage administratif. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, qui répondait, jeudi, à une question d'un membre du Conseil de la nation. Il a expliqué que le nouveau découpage administratif, prévu en 2014, était à sa deuxième phase impliquant les wilayas des Hauts-Plateaux. Avant d'assurer que «le gouvernement n'envisage nullement de renoncer à la finalisation du projet». Cette opération, a ajouté le ministre qui a tenu à rappeler que l'ensemble du projet avait déjà concrétisé la création de dix wilayas, «sera parachevée en cours d'année». Faisant même preuve d'un peu d'optimisme, Bedoui dira que «les préparatifs de la création de wilayas déléguées dans les Hauts-Plateaux avancent», et que «les résultats seront soumis, en temps opportun, au gouvernement et au Conseil des ministres». Selon lui, les services compétents ont été chargés de faire des propositions à ce sujet, soulignant que tous les critères seront pris en compte dans le cadre d'une étude globale destinée à déterminer les conditions nécessaires pour passer au statut de wilaya déléguée. La même méthodologie utilisée pour les wilayas du Sud sera adoptée, a précisé le ministre qui, semble-t-il, tente de balayer les rumeurs sur l'abandon par le gouvernement de ce vieux projet dont les réflexions et débuts remontent aux années 2000. En ces temps de crise économique, et vu les surcharges financières qu'engendre la création de nouvelles wilayas, il était évident que des questionnements entourent le sujet. Mais, au lieu d'aller dans le sens de la raison, les autorités semblent défier toute logique en allant dans le sens contraire des données. Ce qui avait donc été repoussé pour diverses raisons, d'abord sous l'ère de l'ancien ministre Noureddine Yazid Zerhouni, puis de son successeur Daho Ould Kablia, peine à trouver son chemin avec l'actuel ministre Noureddine Bedoui. Il faut reconnaître que même la création des dix wilayas déléguées du Sud était intervenue dans une conjoncture de crise dans cette partie du pays, avec la montée de la protestation des chômeurs et du mouvement antigaz de schiste, réclamant la part du développement du Grand Sud. Une réponse, peut-on dire, conjoncturelle donc. Quid de la décentralisation ? Deux ans après et alors qu'aucun bilan n'a été fait de ces dix nouvelles wilayas déléguées, voilà que le gouvernement se lance dans une autre étape qui paraît telle une opération de charme, plus qu'elle ne ressemble à une nécessité. Car la nécessité est ailleurs, et ce ne sont pas les nouvelles wilayas qui vont créer la richesse, encore moins l'emploi, estiment beaucoup de spécialistes en la matière. Bien au contraire, il s'agit, selon eux, de dépenses supplémentaires sur le registre du budget de l'Etat, auxquelles il faudra s'attendre. Pire encore, c'est le ciblage des objectifs à atteindre de la décentralisation qui devrait être au centre des intérêts et non pas des calculs politiciens de certains prétendants à des postes, à l'issue de promotions dans leurs régions. Rien qu'à voir le nombre de députés qui demandent à ce que leurs communes ou daïras d'appartenance soient promues – ce qui est insensé – nous renseigne bien sur l'étendue des calculs. A quand donc une véritable décentralisation qui obéit aux principes de gestion et de démocratie participatives ?