Le terrorisme routier continue de faire des dégâts humains et matériels sur nos routes en dépit des mesures coercitives prises par le gouvernement. Quelques jours seulement après le terrible accident de Laghouat qui a fait 22 blessés et causé la mort de 32 personnes, un accident similaire est survenu hier matin sur la RN 16, reliant Tébessa à Souk Ahras. Cinq personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées suite à une collision entre un minibus de transport de voyageurs et un véhicule léger à l'entrée de la commune de Boulhaf Dir, daïra d'El Kouif (Tébessa), selon la Protection civile. Tous les blessés ont reçu des soins sur place alors que les corps des personnes décédées sur le coup ont été acheminés vers les établissements de santé de la région, précise-t-on. Un bilan des dernières 48 heures, rendu public hier par ce même corps de sécurité, fait état de «plusieurs accidents» enregistrés entre le 9 et le 11 juin, «dont 9 ont causé la mort de 11 personnes sur les lieux d'accident et 30 autres blessées». Le facteur humain traduit notamment par de violation du code de la route est à l'origine de la majorité de ces drames. «L'élément humain, notamment en ce qui concerne le non-respect des règles de conduite, est le dénominateur commun dans 95% des accidents de la route», a estimé, jeudi, Noureddine Bédoui devant les membres du Conseil de la nation. Chaque année, on enregistre une moyenne de 4000 morts et quelque 50 000 blessés et des pertes économiques qui coûtent 100 milliards de dinars par an au Trésor public. Sur les 4610 morts dans des accidents de la circulation, enregistrées durant l'année 2015, plus de 1500 avaient moins de 30 ans, soit un taux de 34%, selon des estimations du Centre national de prévention et la sécurité routière (CNPSR) qui est, rappelons-le officiellement remplacé par une délégation nationale à la sécurité routière. Relevant du ministère de l'Intérieur et des Collectivité locales, ce nouvel organe aura pour mission la mise en œuvre de la stratégie des pouvoirs publics visant à réduire le nombre d'accidents routiers. D'autres mesures dissuasives ont également été annoncées par le désormais ministre des Transports et des Travaux publics, Boudjemaa Talai, dont le système des examens nécessaires pour l'obtention du permis de conduire, ainsi que l'augmentation de la valeur des amendes aux infractions à l'origine des accidents. Cette disposition figure parmi les 24 points que comprend le projet de révision du code de la route adopté en mai dernier par le Conseil du gouvernement. La mise en application de ce document à vocation «préventive, pédagogique et répressive», est attendue pour la fin de l'année en cours.