Les restes de dizaines d'Algériens ayant résisté à la colonisation française au 19e siècle, «séquestrés» au Musée de l'homme de Paris, seront apparemment rapatriés prochainement en Algérie. La promesse a été faite jeudi par le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, qui a affiché sa détermination quant à la prise en charge de ce dossier. Il a rassuré, à cet effet, que «le problème était pris en charge par l'Etat». S'exprimant en marge d'une conférence au Musée national du moudjahid, à l'occasion du 171e anniversaire de l'enfumade de la tribu de Ouled Riah, dans la chaîne montagneuse de Dahra (Mostaganem), il a précisé que son département œuvrait actuellement en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères pour une «prise en charge optimale de cette question dont l'histoire remonte à plus d'un siècle». Rappelons qu'une pétition a été déjà lancée en ligne par l'enseignant universitaire, Brahim Senouci, dans le but de restituer les restes de ces résistants. Ces restes de crânes secs pour la plupart appartiennent, entre autres, rappelle-t-on, à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif «Boubaghla», Cheikh Bouziane, chef de la révolte des Zaâtcha (région de Biskra en 1849), Moussa El-Derkaoui et Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui. La tête momifiée d'Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant de Cherif Boubaghla, figure parmi ces restes mortuaires, de même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l'Emir Abdelkader. Rappelant l'importance accrue accordée par la nouvelle Constitution amendée à la préservation de la mémoire, Zitouni a exhorté les chercheurs à persévérer et poursuivre leurs efforts en vue d'approfondir leurs actions à cet effet. Il faut réfléchir à la «publication d'un ouvrage sur la guerre de Libération destiné aux élèves du cycle primaire avant de le généraliser aux cycles moyen, secondaire puis universitaire», a-t-il préconisé. L'horrible «enfumade» perpétrée par l'occupant français contre la tribu d'Ouled Riah dans la chaîne montagneuse de Dahra en 1845 n'est pas «la seule en son genre», a-t-il souligné, rappelant que des massacres similaires avaient été commis dans plusieurs régions du pays pour l'extermination du peuple algérien.