Une pétition a été lancée en France pour la restitution des restes mortuaires notamment des "têtes" des premiers chouhada, résistants algériens morts au champ d'honneur au début de la colonisation, détenus par le Musée de l'Homme à Paris. La pétition, mise en ligne sur le site de la section de Toulon de la Ligue des droits de l'homme, a récolté à la date de lundi près de 600 signatures. "Il faut que ces restes soient rapatriés en Algérie pour y recevoir une digne sépulture !", est l'objectif de cette pétition qui avait déjà été lancée en 2011, mais restée sans suite. C'est dans une déclaration à l'APS, en 2011, que le chercheur en histoire, l'Algérien Ali Farid Belkadi, avait révélé, rappelle-t-on, que les restes mortuaires de dizaines d'Algériens, ayant résisté à la colonisation française au XIXe siècle, avaient été retrouvés au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris. Spécialiste de l'histoire antique et de l'épigraphie libyque et phénicienne, qui s'intéresse également à la période coloniale, M. Belkadi avait précisé que certains fragments de corps étaient conservés au MNHN de Paris, depuis 1880, date à laquelle ils sont entrés dans la collection "ethnique" du musée. Les restes, des crânes secs pour la plupart, appartiennent à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Cherif "Boubaghla", au Cheikh Bouziane, le chef de la révolte des Zaâtchas (région de Biskra en 1849), à Moussa El-Derkaoui et à Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui. La tête momifiée d'Aïssa El-Hamadi, qui fut le lieutenant du Cherif Boubaghla, fait partie de cette découverte, de même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, lieutenant de l'Emir Abdelkader. Entreposés dans de cartons, ces restes de chouhada sont rangés dans des armoires métalliques, au Musée de l'Homme de Paris. Déjà en 2011, une pétition en ligne a été lancée par l'historien Ali Farid Belkadi appelant les autorités algériennes à entreprendre auprès de l'Etat français, "les démarches nécessaires" au rapatriement en Algérie de ces restes mortuaires. A l'époque, le directeur des collections au MNHN de Paris, Philipe Mennecier, avait confié à l'APS que "rien n'empêcherait le rapatriement de ces restes mortuaires". "Il suffit que la partie algérienne en formule la demande", avait-il affirmé, précisant que ces restes "sont à l'origine des donations qui font partie du patrimoine national. Et seul un accord entre l'Etat algérien et l'Etat français pourrait faciliter la démarche de rapatriement".