La préservation des terres agricoles est en passe de devenir l'une des grandes priorités du gouvernement. On n'en badine pas. Le nouveau ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdeslam Chelghoum, qui était en visite hier dans la wilaya de Bouira, prône la sévérité contre toute tentative de détournement du foncier agricole pour d'autres activités. A ce propos, Chelghoum a déclaré en marge de cette visite que le gouvernement est plus que jamais déterminé à appliquer la loi. «Les temps sont très difficiles. Tout le monde ne voit le salut que dans le secteur agricole. Le gouvernement, dans son programme, considère l'agriculture comme seule et unique alternative pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures», souligne-t-il. Ainsi, le ministre affirme qu'il y a actuellement «des mesures qui se prennent pour assurer une totale protection et préservation des terres agricoles». Il estime que «le plus important aujourd'hui c'est que les terres agricoles sont protégées par la Constitution». Pour la relance de l'investissement dans le secteur agricole en ces temps de crise économique générée par la chute des cours du pétrole, le ministre affirme que son département est prêt à aller de l'avant. «On essaiera d'amener tous les acteurs de différentes filières qui sont demandeurs de crédits, avec les banques en charge de financement de l'agriculture pour essayer de lever tous les obstacles et faciliter l'accès aux crédits et par voie de conséquence faciliter le développement de l'agriculture», dit-il. Concernant la production de la pomme de terre, Chelghoum Abdeslam a demandé à ce que le taux de production soit augmenté. Le rendement qu'il faut atteindre est plus de 500 quintaux à l'hectare. Même chose pour les céréales, le taux de rendement de 35 quintaux à l'hectare enregistré jusqu'ici à Bouira n'est pas positif, selon le ministre. Pour cette année, le ministre ne semble pas emballé quant à la production céréalière. Le manque de pluviométrie a sérieusement compromis la saison. «On prévoit une baisse de la production céréalière», dit-il. Avec les moyens mis à la disposition des agriculteurs dans la région, notamment la mise en service du périmètre irrigué dans le plateau d'El Esnam, le premier responsable du secteur agricole s'attend à ce que les objectifs soient revus à la hausse. «Les méthodes du travail doivent être changées. Il faut être pragmatique», a-t-il déclaré. Pour pouvoir économiser la ressource hydrique, le ministre a demandé à ce que l'irrigation de la pomme de terre se fasse durant la nuit.