Quatre ans après le lancement de chaînes privées, plus de deux ans après l'adoption de la loi sur l'audiovisuel, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a été installée hier par le Premier ministre Abdelmalek Sellal au Palais du gouvernement. La première mission de l'Arav serait de combattre tout acte contraire à l'éthique et à la déontologie. Dans son intervention, Sellal a menacé que «les actes de diffamation, de chantage et d'appels à la violence et à la fitna seront fermement combattus et sanctionnés». Le Premier ministre promet que «la loi sera strictement appliquée pour sévir en cas d'atteinte à la mémoire collective, aux référents religieux, à l'identité nationale ou à la cohésion de la société algérienne». La loi sera appliquée aussi, a-t-il ajouté, «pour protéger les droits des journalistes et des artistes qui travaillent et travailleront dans ce domaine, veiller au respect de la législation et de la réglementation en vigueur». L'orateur a affirmé que le gouvernement et l'Arav, chacun dans son champ de compétence, «soutiendront et seront aux côtés des médias qui s'inscriront dans cette démarche vertueuse dans le respect de la loi et de la liberté d'information et d'expression». Attendue par les acteurs du secteur mais aussi par l'opinion publique, cette autorité mettra-t-elle fin aux dérapages quotidiens commis par certaines chaînes ? Mettra-t-elle fin à l'anarchie qui règne jusque-là dans le secteur de l'audiovisuel ? Certaines chaînes ont été déjà fermées pour leurs positions alors que d'autres continuent d'émettre malgré le discours de haine et les appels au meurtre qu'elles ont diffusés. Le Premier ministre se montre rassurant sur ce point en affirmant que la loi sera appliquée sur tous et en promettant que la diffamation, le chantage et les appels à la violence seront réprimés. «Les télévisions et les radios qui se disent algériennes ont la responsabilité morale plus que légale d'œuvrer pour la consolidation et la promotion de l'unité de la nation, de la cohésion de la société et des composantes de l'identité nationale», a-t-il souligné. Aussi, le chef de l'Exécutif soulignera que l'Arav «est un organe indépendant dont l'action n'est encadrée que par les seules dispositions de la loi». «Nous attendons de ses membres une action volontariste pour veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle, à l'impartialité, à l'objectivité, à la transparence, à la promotion des langues nationales et au respect des valeurs et des principes de la société algérienne», a lancé Sellal. Pour lui, l'installation de l'Arav constitue une «étape importante» dans l'organisation et le développement du paysage médiatique national. A l'adresse des membres de l'Arav, il leur a indiqué qu'«en vous confiant vos nouvelles missions, le chef de l'Etat marque sa confiance en vos qualités humaines et professionnelles», exhortant ainsi ses membres à «être à la hauteur de cette lourde responsabilité et de ce formidable challenge». Avec l'installation de l'Arav, il faut s'attendre à l'accélération de l'assainissement du paysage audiovisuel qui compte plus de 50 chaînes privées non agréées. Il y a un mois, le même Sellal avait instruit le ministre de la Communication d'assainir la situation dans les meilleurs délais.