Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, a exprimé son attachement à l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation nationale dans son pays. Le président du Mali a promis de sauver ce document paraphé il y a un an. «La mise en œuvre d'un accord n'est jamais aisée. Avec notre détermination, notre engagement et notre volonté politique, cet accord (…) connaîtra un succès», a assuré M. Keïta. Le président malien s'exprimait à l'occasion de la réception du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lundi à Bamako. L'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, paraphé par le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a permis de faire taire les armes, mais connaît un retard dans son application. L'Algérie, qui dirige la médiation internationale ayant permis la signature de l'Accord dit d'Alger, a promis de ne ménager aucun effort pour la réussite de l'application de cet accord. «Nous avons bouclé une année durant laquelle les fondations d'une mise en œuvre sérieuse de l'accord ont été posées (…) Nous avons le sentiment que toutes les énergies au Mali, qui étaient hier dans l'hostilité, ouvrent maintenant de nouveaux horizons au Mali», a indiqué M. Lamamra. Pour lui, «la deuxième année de la mise en œuvre de l'Accord issu du processus d'Alger doit être l'occasion de réaliser des résultats concrets qui auront, surtout, un impact sur la vie de tous les jours des populations du Mali», a-t-il aussi plaidé pour davantage d'efforts dans la lutte contre le terrorisme et l'économie criminelle. Il affirmera à ce sujet que cette lutte doit «se renforcer du fait de l'adhésion des populations du Nord à l'action de l'Etat malien» dont dépend grandement le succès de la mise en œuvre de l'Accord qui est selon lui «l'unique issue et la population exige légitimement les dividendes de l'Accord sur les plans de la sécurité et de la stabilité». Cet accord, a-t-il poursuivi, implique, dans sa mise en œuvre, la défaite du terrorisme et de l'économie criminelle, expliquant que c'est la raison qui fait que les terroristes «redoublent de férocité» pour le mettre en échec. «Battre le terrorisme, c'est réussir la mise en œuvre de l'Accord», a-t-il estimé, soutenant qu'«aujourd'hui de nouveaux horizons s'ouvrent au Mali qu'il faut élargir». Des organisations extrémistes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) tentent de mettre en échec l'Accord d'Alger pour continuer à profiter de la situation dans ce pays. Des attentats ciblent l'armée et la mission de l'ONU au Mali (Minursa). Les éléments de la CMA qui, conformément à l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, devaient être enrôlés dans l'armée et les forces de sécurité, attendent la concrétisation. L'armée malienne lutte contre Al Qaïda qui cherche à relancer les attentats. Les mouvements touaregs armés eux également sont engagés dans la lutte contre Aqmi. L'application de l'Accord d'Alger n'est pas souhaitée par Aqmi puisqu'elle favorise une coordination engageant l'armée malienne et la Coordination des mouvements de l'Azawad dans la lutte contre les extrémistes. L'instauration de Daech en Libye est un autre obstacle pour la concrétisation de cet accord. Aqmi, qui craint que Daech n'accède au Mali, tente par des attentats de dissuader cette organisation de tenter d'accéder à ce qu'il (Aqmi) considère comme «chasse gardée». Des attentats qui n'aident pas à la concrétisation de l'accord de paix et de réconciliation que l'Algérie tente d'accélérer.