Une année s'est écoulée depuis la signature de l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Le document historique signé par le gouvernement malien et la Plateforme trouve des difficultés dans son application. Les progrès enregistrés ne sont pas de moindre importance. Le Mali n'enregistre presque aucun affrontement entre l'armée de ce pays et la Coordination des mouvements de l'Azawad CMA). Les organisations extrémistes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) tentent de mettre cet accord en échec, à coups d'attentats, dont celui perpétré il y a quelques mois dans la capitale du Mali. L'Accord d'Alger signé par le gouvernement du Mali, la Plateforme et la CMA est multidimensionnel, puisque il concerne l'aspect sécuritaire, l'économie et l'amélioration des conditions de vie des populations du nord de ce pays, notamment. Pour le retour de la paix dans le nord de ce pays, pendant des années le théâtre d'affrontements armés opposant l'armée gouvernementale aux mouvements touaregs, l'Accord d'Alger énonce le cantonnement des éléments armés et leur enrôlement dans l'armée et les forces de sécurité. Des patrouilles formées d'éléments de l'armée et de la CMA et l'instauration d'autorités intérimaires sont programmées dans le cadre de l'application de cet accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Dans ce cadre, la CMA a remis une première liste de près de 10 000 combattants. La Coordination des mouvements de l'Azawad conditionne le cantonnement de ces éléments par le démarrage des patrouilles et l'instauration des autorités intérimaires. La CMA conditionne d'autre part l'instauration des sites pour l'accueil de ces combattants pour envoyer d'autres listes. L'application de l'accord d'Alger connaît un retard dans son application, mais enregistre une réussite du moment que les accrochages opposant l'armée malienne et la CMA ont cessé. Les organisations extrémistes que sont Aqmi et le Mujao, non concernées par cet accord, qui affrontent à la fois l'armée du Mali et les mouvements touaregs, dont le MNLA, tentent de relancer les attentats et de réoccuper le terrain au nord de ce pays. L'instauration de la paix au Mali n'aide pas ces organisations qui avaient profité du conflit opposant l'armée et la CMA pour instaurer des camps au nord du Mali. Ces organisations, qui usent de discours radicaux, profitant des conditions socioéconomiques très dures dont souffrent les populations du nord du Mali, ne voient pas d'un bon œil l'Accord d'Alger puisque celui-ci insiste sur la relance économique et l'amélioration des conditions de vie des populations, prive ces organisations extrémistes d'un terreau pour l'«enrôlement» parmi les populations. Un fait mérite d'être relevé, c'est celui du ralliement d'Ançar Eddine à l'action armée. Cette organisation touarègue a revendiqué, ces derniers mois, des attentats perpétrés contre des militaires français déployés au nord du Mali dans le cadre de la lutte contre les organisations extrémistes. Ançar Eddine a refusé de signer l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.