Le village Thaourirt N'Ameur, situé à quelques encablures au nord de la ville d'El Esnam, 13 km à l'est de Bouira, souffre de la pénurie de l'eau potable. Cette situation persiste depuis plusieurs mois. Les habitants n'ont de cesse d'alerter les responsables concernés, l'algérienne des eaux (ADE) en l'occurrence, mais aucune manifestation. L'eau potable coule des robinets un jour sur deux, affirme un jeune du village. Depuis le début de l'été, les habitants n'ont droit qu'à quelques heures pour s'approvisionner. Le village est alimenté depuis un forage situé à moins de deux kilomètres seulement. «Pour avoir de l'eau, il faut à tout prix utiliser une pompe électrique», souligne un villageois. «Il arrive que les robinets soient à sec durant quinze jours et personne ne s'en soucie. Mais au niveau du chef-lieu de la commune, dès qu'on signale une fuite quelque part, elle est vite réparée», ajoute-t-il. Le calvaire des habitants a commencé, affirme-t-on, quand l'Algérienne des Eaux (ADE) a commencé à gérer le réseau de distribution d'eau potable. «Avant, quand l'APC s'en chargeait, les villageois disent que l'eau coulait à flots et qu'il n'y a jamais eu de pénurie. Mais depuis que l'ADE a posé ses compteurs et que nous avons commencé à payer nos factures, l'eau potable commence à se raréfier dans nos robinets», a déclaré un habitant de la localité. Ce dernier affirme que les responsables de l'ADE ont été interpellés à plusieurs reprises. En revanche, rien n'a été fait pour que le problème de l'eau potable soit définitivement pris en charge à Thaourirt N'Ameur, l'un des villages de la commune d'El Esnam à ne pas être encore alimenté à partir du barrage de Tilesdit. «Ils doivent nous expliquer pourquoi ils ne veulent pas donner une suite favorable à nos doléances. Nous tenons également à leur faire savoir que nous payons régulièrement nos factures. Quant à la crise de l'eau qui persiste, soit ils viennent régler le problème de manière définitive, soit ils viennent récupérer leurs compteurs, nous saurons comment nous débrouiller. Nous allons nous approvisionner à l'aide de citernes s'il le faut», ont-ils averti. Les habitants dénoncent également les deux employés de l'ADE qui sont chargés de l'ouverture et de la fermeture de la vanne de ne pas être à la hauteur de leur tâche. En outre, le réservoir qui dessert Thaourirt N'Ameur n'est pas protégé et le couvercle est toujours ouvert, selon les habitants, qui demandent que des mesures soient prises en urgence.