Les travaux de la pénétrante Ahnif-Béjaïa enregistrent leur premier sérieux contre-temps qui risque de compromettre réellement le calendrier de réception. De nombreux prestataires sous-traitant le transport pour le groupement chinois CRCC chargé de la réalisation de cette pénétrante ont en effet décidé de cesser toute activité depuis mercredi, exigeant le règlement de leurs factures par l'entreprise chinoise. Ces sous-traitants ont même procédé à la fermeture de la base de vie située à Ath-Bouali, dans la wilaya de Bouira, et chassé tous les travailleurs des chantiers environnants, principalement du chantier de réalisation du viaduc de Béni-Mansour, dans la wilaya de Béjaïa, où des équipes travaillent d'arrache-pied pour son achèvement prévu pour la mi-juillet. «L'ardoise de CRCC auprès de notre entreprise dépasse les 300 millions de dinars», a révélé au Temps d'Algérie Adel Zidani, responsable d'une importante entreprise de transport de marchandises basée à Bordj Bou Arréridj, joint au téléphone. «Cela fait huit mois que nous n'avons reçu aucun sou de CRCC qui, à chacune de nos réclamations, renvoie la balle dans le camp des pouvoirs publics qui n'auraient pas honoré leur engagement vis-à-vis du groupement chinois», déplore encore notre interlocuteur qui loue plus de 300 camions au groupement CRCC. Alertés, les walis de Bouira et de Béjaïa se sont déplacés en urgence jeudi matin au niveau d'Ahnif où ils se sont entretenus avec les protestataires en présence des dirigeants de CRCC. La situation financière du pays qu'auraient invoquée ces responsables dans leurs longues interventions pour ramener à de meilleurs sentiments les partenaires du groupement chinois n'a pas beaucoup convaincu leurs interlocuteurs qui ont exprimé face aux responsables algériens et chinois leur souhait de voir leurs factures honorées sans délai. Les walis de Béjaïa et de Bouira ont, selon Adel Zidani, proposé un échéancier pour le règlement de ces dettes, mais les sous-traitants grévistes ont catégoriquement rejeté l'offre des pouvoirs publics, exigeant d'être payés rubis sur l'ongle. «Les walis nous ont proposé certes de régler dans un premier temps les deux derniers mois de 2015, mais c'est insuffisant car ça ne permet même pas de répondre à la demande de nos employés, sachant que chaque camion subvient aux besoins d'au moins cinq familles», soutient notre interlocuteur. Les grévistes qui ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève, sont conviés à s'asseoir à nouveau lundi prochain avec tous les responsables impliqués chacun à son niveau du suivi de ce projet afin de trouver peut-être une issue à un contentieux qui compromet lourdement l'agenda de réception de ce projet, dont une première livraison est prévue pour le 20 août prochain.