Avant son assassinat à Paris par les agents du Mossad, Mohamed Boudia était connu comme un homme de théâtre qui, aux côtés de Mustapha Kateb avait dirigé le TNA au lendemain de l'indépendance. Mohamed Boudia ne pouvait se priver ni d'écriture, ni de théâtre ni de révolution et sa ferveur à défendre les causes justes l'a mené à la tête du groupe révolutionnaire Palestinien Septembre. Son intelligence et sa force de frappe l'ont mené à organiser l'attaque du stade de Munich en 1972. Les services secrets Israéliens ont fini par atteindre leur but le 28 juin 1973.en lui plaçant une bombe sous la voiture " R16 " parquée devant les immeubles de l'université Paris VI. L'explosion avait tué le grand homme sur le coup et la police avait tenté de faire croire que Boudia s'était fait tué en manipulant sa propre bombe qu'il venait de récupérer dans un laboratoire. La presse française avait fini par éclater la vérité sur cet assassinat planifié. Mohamed Boudia qui a défendu l' Algérie et la Palestine en usant d' art, de culture et d' armes était à la fois un révolutionnaire et un homme de théâtre. Dans son livre Théâtre et guerre de libération nationale, le professeur Ahmed Cheniki, journaliste et chercheur dont les ouvrages sont devenus l'une des sources les plus sûres notamment dans l'histoire du théâtre arabe et algérien a consacré un chapitre au grand révolutionnaire Mohamed Boudia qui était " un infatigable agitateur ". Selon Cheniki, les pièces écrites par Boudia " obéissaient à un schéma politique précis : la quête de l'indépendance ". L'itinéraire de Boudia est repris depuis sa naissance à la Casbah d' Alger en 1932 à son assassinat le 28 juin 1973 par les agents du Mossad (services secrets Israéliens) en passant par son militantisme au sein de la fédération de France du FLN aux côtés de son ami Mohamed Zinet. Comme le dit Cheniki, Boudia allait de la politique au théâtre et du théâtre à la politique pour y revenir par la suite. Ahmed Cheniki a consacré également un important passage à la troupe artistique du FLN dirigée par Mustapha Kateb et les textes dramatiques qui rimaient automatiquement avec la révolution. L'évocation de cette troupe qui a sillonné plusieurs pays pour dénoncer le colonialisme, nous pousse à chaque fois d'avoir une pensée à ces artistes tels que Hassan El Hassani, Tayeb Abou El Hassen etc, qui n'ont pas eu l'occasion de faire partie de cette équipe car ils étaient soit au maquis soit en prison. Du FLN à Septembre noir Né le 24 février 1932 à Bab Djedid (Haute Casbah), Mohamed Boudia a passé son service militaire à Dijon en France. Il profitera de cette période pour se rendre régulièrement au théâtre et écrit ses premières pièces de théâtre. Des le début de la guerre en 1954, il repart en France pour activer au sein de la fédération de France du FLN. Bien qu'intellectuel, Mohamed Boudia était un homme d'action. Il devient Fidai et dirige le commando dit La Speciale qui menera les attentats à l'explosif contre les dépôts pétroliers de Maurepiane et le pipeline de Marseille. Il a été bléssé lors d'une opération en 1956 et arrêté après l'attentat de Marseille. Il est alors condamné à 20 ans de prison. Il réussira à s'évader de la prison d'Angers pour se cacher pendant une période en Belgique avant de rejoindre la Tunisie où il fera partie de la troupe culturelle du FLN. Il rentrera en Algérie pour diriger le TNA qui fut le premier organisme à être nationalisé après l'indépendance. Il est fondateur de la revue culturelle Novembre et du quotidien Alger ce soir. Etant contre le coup d'Etat de Boumediene contre Benbella, Boudia fut obligé de se cacher à Alger avant de partir en France en 1967. Décidé à continuer son combat pour les causes justes, il entrera en contact avec les militants palestiniens et deviendra parmi les membres les plus importants du groupe Septembre noir. C'est lui qui avait planifié et dirigé le kidnapping des footballeurs israéliens en 1972 lors des jeux olympiques de Munich. Le Mossad a fini par lui tendre un piege en faisant exploser sa voiture avec la complicité de la DST (Direction de la sécurité territoriale- sécurité militaire française).