C'était «dans les tuyaux», comme on dit usuellement, et la décision prendra effet dès le 25 septembre, selon des sources hospitalo-universitaires à Annaba. Il s'agit de l'instruction interministérielle visant à rajeunir la direction des établissements sanitaires publics. Adressée aux directeurs de la santé et de la population des 15 wilayas disposant de centres hospitalo-universitaires, ainsi qu'aux recteurs des universités de ces wilayas, elle concerne Alger, Oran, Constantine, Sétif, Blida, Mostaganem, Béjaïa, Sidi Bel Abbès, Tlemcen, Tizi Ouzou, Batna, Ouargla, Béchar, Laghouat et Annaba. Ainsi et suite aux orientations données par le Premier ministre, les chefs de service dont l'âge est supérieur ou égal à 65 ans devraient abandonner leur fonction à la tête du service et tout professeur ayant atteint l'âge de 70 ans sera automatiquement mis à la retraite, le 25 septembre. A Annaba, plus d'une dizaine de chefs de service, professeurs depuis de longue date au CHU, sont concernés. Il s'agit des professeurs Benali du service pneumo-phtisiologie, Ataïlia du pavillon des urgences chirurgicales, Ali Chelghoum de la médecine interne, Chihaoui du service de chirurgie générale, Laouar des maladies infectieuses, Kadi du service d'urologie, Nezzal de la médecine du travail, Dekhil du service de microbiologie et, enfin, du Pr Abdelaziz Lankar présentement directeur général du CHU ainsi que chef de service d'anatomie pathologique. Cela en fait du «beau monde» et cela suscite bien des réactions au sein d'un milieu longtemps sous les feux de la rampe, à cause notamment de la longévité aux postes de certains. D'où la controverse qui tourne à la chicanerie, parfois… L'un des médecins résidents dira : «Il était temps que cela change. Certains chefs de service sont à leurs postes depuis des décennies et n'ont apporté aucune valeur ajoutée à leurs services au cours de ces dernières années. Toujours les mêmes idées dépassées, toujours les mêmes méthodes révolues chez ces professeurs n'ayant pas, comme par hasard, trouvé une opportunité dans des cliniques privées». D'autres, moins catégoriques, par contre, pensent que ceux «concernés par cette décision peuvent encore servir et ne devraient pas être poussés ainsi, sans ménagement, vers la sortie. Leurs homologues qui exercent dans le privé et qui pratiquent du commerce, sans état d'âme, doivent rire sous cape». Notons qu'Annaba a vu, ces quinze dernières années, une prolifération de cliniques privées et de cabinets de groupe, sans précédent. N'importe comment et quel que soit l'avis des uns et des autres, il est une chose qui est certaine au sein des personnels du CHU d'Annaba, c'est que les différents concernés par la décision de mise à la retraite auront marqué leur temps de façon honorable. Qu'ils aient soigné des malades, enseigné de futurs médecins ou dirigé des services, ils auront servi des services publics, et donc, de médecine gratuite, qui ont encore leur importance et leur nécessité dans la société. Aussi, tout le monde les regrette déjà, avant ce 25 septembre, et les salue dignement pour services rendus...