Les souscripteurs de la wilaya de Béjaïa à la formule AADL doivent prendre encore leur mal en patience. Et pour cause, seuls 900 logements sur les 3900 unités du quota de la wilaya ont été lancés. Le wali, Ouled Salah Zitouni, qui s'exprimait au micro de la radio locale, reconnaît en effet que 3000 logements attendent encore un hypothétique lancement. «Seul un lot de 900 unités sur le quota global affecté à la wilaya a connu un début de lancement», déplore le premier responsable de la wilaya sur les ondes de Radio Soummam. Le reste, soit 3000 logements, a fait l'objet d'un rapport adressé au ministère de l'habitat, a tenté d'expliquer le wali. Ouled Salah Zitouni, qui a fait vaguement état de démarches administratives au niveau central pour confier les lots restants, ne s'est pas s'étalé sur les raisons de ce retard. Mais les bénéficiaires qui ont déjà été «soulagés» d'une deuxième tranche de paiement, alors que la loi prévoit son règlement à un certain taux d'avancement des travaux, redoutent le pire. Ils craignent en effet une annulation pure et simple de la formule à cause des difficultés financières que connaît le pays. «Le manque d'information concernant le terrain d'implantation de ces logements, le nombre de logements réels, le nombre des anciens et des nouveaux souscripteurs, l'absence d'affichage au niveau de l'agence de Béjaïa concernant le lancement effectif des travaux sont autant d'indices qui permettent de dire qu'on nous cache quelque chose à propos de ce programme», soutient un bénéficiaire. Ils accusent même l'Aadl d'avoir concentré ses efforts uniquement sur la capitale. «Les versements de la deuxième tranche des milliers de souscripteurs n'ont servi finalement qu'au financement des chantiers d'Alger pour les livrer à temps», chargent les bénéficiaires. Les souscripteurs de la wilaya de Béjaïa qui avaient organisé plusieurs actions de protestation cette année pour exiger le lancement des travaux de l'ancien programme de 2002 avaient pourtant été rassurés par le wali quant à la prise en charge de leur revendication (voir Le Temps d'Algérie du 24 février 2016). Notons enfin que le taux d'avancement actuel des travaux de ces 900 unités, implantés pour rappel à Ighzer Ouzarif, dans la commune de Oued-Ghir, est estimé selon l'association El-Amel des bénéficiaires Aadl à moins de 20 pour cent. «L'engagement public de l'Aadl de livrer la totalité des logements Aadl du pays à l'horizon 2016 est une utopie», regrette un membre de cette même association.